Les loisirs peuvent être une source de stimulation cognitive (plus ou moins légère, en fonction du loisir en question). En effet, certains font travailler la mémoire, la concentration, le raisonnement, etc.
Ils peuvent également permettre de faire de l’activité physique, d’inciter la personne à se déplacer à l’extérieur ou chez elle. Cela contribue à une bonne santé du corps, mais aussi du cerveau.
Mais la raison la plus importante dans la préservation des loisirs de la personne atteinte d’Alzheimer, c’est que son loisir la rend heureuse. Son loisir l’amuse, lui fait passer le temps, lui donne la sensation d’être encore autonome pour des activités agréables (et pas uniquement pour des tâches peu amusantes comme le fait de se laver).
Dans cet article, je vous présente la maladie d’Alzheimer avec ses différents symptômes et la manière de les atténuer. La dépression et l’anxiété en font parti. Et rien de tels que des loisirs agréables et adaptés aux troubles pour garder le moral.
On pense en effet souvent à préserver les capacités de la personne, mais on oublie souvent de se rappeler que le plus important est son bien-être. C’est vraiment dommage, car que vaut sa vie si elle n’est qu’une liste d’obligation et d’activité de pure nécessité ?
En plus, comme je vous l’ai expliqué dans un article récent, un bon état d’esprit et une confiance en soi permettent à la personne atteinte de démence de rester autonome plus longtemps. Il y a tout à y gagner !
Une personne qui garde des activités de loisirs sera donc une personne plus stimulée physiquement, cognitivement et psychologiquement. Sa maladie avancera moins vite, sur tous les plans.
Conseils pour aider une personne atteinte de démence à rendre une activité amusante.
Lorsque vous encouragez votre parent ou votre proche âgé à continuer de pratiquer ses loisirs, votre rôle est de l’aider et de le guider si nécessaire. Pour cela, il y a quelques conseils de base à toujours garder en tête.
- C’est votre proche qui doit réaliser l’activité et y trouver du plaisir. Peu importe si vous trouvez que l’activité n’est pas un loisir, si lui le considère comme tel. Peu importe si vous trouvez son gâteau mauvais, ou sa peinture vilaine. L’important est que lui en soit satisfait. Ne cherchez pas à améliorer sa production, il doit être fier de ce qu’il accomplit lui-même, se sentir capable de faire les choses seules. A moins bien sûr, qu’il ne vous demande un peu d’aide.
- Beaucoup de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ont tendance à vouloir faire les choses rapidement. Ils ont peur du jugement s’ils prennent trop de temps pour une activité simple. Ou ils ont du mal à resté concentré sur leur activité. Faites savoir à votre proche qu’il n’est pas nécessaire de se précipiter. Vous voudrez rester calme et patient tout en l’encourageant à faire le plus possible par lui-même.
- Recherchez un moment où votre proche âgé n’est pas anxieux ou agité. Trouvez un cadre qui ne comporte pas trop de distractions (télévision, radio, etc.) ou trop de monde. Aménagez un espace de travail sans encombrement. Par exemple, si la personne voit du courrier sur la table, elle sera tentée d’abandonner son loisir ou son activité de stimulation cognitive pour lire le courrier. Même s’il a déjà été lu. Veillez à ce qu’il y ait un bon éclairage. Cela permet à la personne de moins se fatiguer, mais cela diminue aussi l’angoisse que peuvent ressentir les personnes atteintes de démence quand elles ne voient pas bien ou qu’il y a trop de zones d’ombres.
- Comprenez que le moment de la journée que vous choisissez aura un impact sur la réussite du projet. La plupart des personnes atteintes de démence ont une agitation accrue à la fin de la journée, cela s’appelle le syndrome du coucher de soleil. Il est donc préférable de réaliser les activités stimulantes physiquement ou cognitivement en début de journée, et de garder les activités plus calmes et apaisantes pour la fin d’après-midi et le début de soirée.
Comment adapter son loisir à ses nouvelles difficultés ?
Les troubles cognitifs et physiques qui accompagnent la démence peuvent rendre difficile la poursuite des activités et des loisirs de la manière dont elles étaient effectuées auparavant. Cela ne signifie pas qu’il faille y renoncer pour autant.
L’aidant est justement présent pour trouver comment modifier l’activité pour la rendre accessible aux troubles de son proche.
L’important est de veiller à la sécurité du malade. Une blessure, même minime, peut avoir un impact très négatif sur la personne atteinte d’Alzheimer. Elle peut paniquer et son angoisse accentuera ses symptômes. Elle peut aussi tout simplement déprimer en constatant qu’elle n’est plus capable de faire l’activité sans se blesser.
Le deuxième point important est que votre proche prenne du plaisir à l’activité. Il ne doit pas se sentir obligé de faire les choses, ou il se sentira puni d’avoir la maladie d’Alzheimer. Votre proche atteint de trouble cognitif reste un adulte. Il a ses propres goûts et des envies qui peuvent changer au fil de la journée ou de l’année.
Ces deux points en tête, voici une petite liste de conseils pour adapter chaque activité à votre proche.
Art, travaux manuels et maladie d’Alzheimer.
Participer à un atelier créatif donne à votre parent une autre façon de s’exprimer. Ces projets peuvent donner un sens à des journées qui sont ennuyeuses ou longues.
Une personne atteinte de démence fronto-temporale aura du mal à s’intéresser au projet et à se lancer. Il faudra que vous l’aidiez à démarrer.
Pour les personnes atteintes de troubles cognitifs en général, il est possible qu’il soit difficile de trouver l’inspiration. Dans ce cas, proposez un thème précis, un livre d’images pour trouver des exemples, ou commencez vous-même à créer une oeuvre.
S’il s’agit d’un projet un peu long, découpez-le en plusieurs étapes. Vous ne lui en expliquerez qu’une à la fois, pour qu’il reste bien concentré sur son action présente, et qu’il ne confonde pas toutes les étapes.
Protégez bien les meubles et le sol. Votre proche sera plus détendu s’il n’a pas peur de se salir. Et il ne faudrait pas que vous preniez le risque d’être en colère contre lui s’il abîme un de ses vêtements.
Intéressez-vous à son oeuvre, mais sans l’interpréter. Vous êtes aidant proposant une activité de détente, pas un professionnel de la psychologie. L’idée est plutôt de discuter du thème, des souvenirs que cela fait remonter, des émotions ressenties, etc.
Car le plus important, au final, n’est pas le résultat de l’activité, mais l’apaisement et le plaisir qu’elle aura apportée.
Cuisiner avec un proche atteint d’Alzheimer.
Certaines personnes malades restent capables de cuisiner seules pendant longtemps. Tout dépend de ses habitudes et de ses instruments de cuisine. Par exemple, si votre proche est habitué à utiliser de l’induction depuis quelques années, ce sera bien plus simple. En effet, celui qui utilisait du gaz jusqu’à récemment risque d’être confus quand le moment viendra de changer son appareil qu’il oublie parfois d’éteindre.
Pour ceux qui ne savent plus cuisiner leur repas, il reste la possibilité de cuisiner avec un aidant. C’est un bon moyen pour la personne de créer du lien avec son aidant, d’être stimulé cognitivement et physiquement et de garder le moral. De plus, il semblerait que les personnes participant à la réalisation du repas soient amenées à mieux manger.
En cuisine, il faut faire très attention à la sécurité. Déterminez les capacités et incapacités de votre proche afin de l’éloigner des plaques s’il le faut, ou de vous arranger pour ne pas lui laisser accès aux couteaux.
Ne sortez pas tout le matériel et les ingrédients avant la réalisation de la recette. Comme toujours avec une personne atteinte de troubles cognitifs, il vaut mieux procéder par étape. La personne sera plus à l’aise pour éplucher des pommes de terre si elle n’a devant elle que l’économe et la bonne quantité de pommes de terre. Si d’autres légumes se trouvent devant elle, elle pourrait les éplucher sans s’arrêter.
Les instructions doivent être claires et précises. Si c’est le cas, votre proche sera capable de faire de nombreuses choses, même avec une maladie avancée.
En cuisine, même à un stade avancé, il peut réaliser les dosages. Par exemple dites-lui « remplit les pots avec de la farine », en plaçant devant lui pots à yaourt vides. Ou encore « rempli de farine jusqu’au trait » en lui donnant un verre doseur avec un trait dessiné au marqueur effaçable de couleur vive.
Il peut aussi réaliser les mélanges. Ou ajouter de la décoration sur le haut d’un gâteau, ou des grains de sucre sur les chouquettes.
Beaucoup de choses sont possibles pour lui, si vous avez du temps à lui consacrer, et de la créativité.
Apaiser et stimuler en musique.
Il est facile de proposer une activité musicale à une personne atteinte d’Alzheimer. La musique stimule des parties du cerveau qui ne sont pas endommagées par la démence. Par ailleurs, elle éveille beaucoup d’émotions chez chacun d’entre nous, et peut faire remonter quelques souvenirs. Après une activité d’écoute musicale, il peut être intéressant de discuter sur les émotions ressenties. Cela vous permettra d’identifier quelles sont les chansons qui apaisent votre proche, et quelles sont celles qui au contraire le renvoient à une période plus triste.
Connaître ses réactions à différents types de musique vous permettra de créer des listes de lecture personnalisées. Il y aura des listes pour des débuts de journée, pour aider à se motiver. Et il y en aura d’autres pour atténuer le stress, ou pour apaiser avant d’aller se coucher.
Il est également possible de proposer à votre proche de chanter. Il peut s’agir d’anciennes chansons dont il connaît les paroles par coeur, ou de nouvelles paroles qu’il apprend au fil du temps. Vous verrez qu’au début il aura besoin du texte. Puis, petit à petit, il le tiendra en main sans le regarder. Même à un stade avancé, certaines choses s’ancrent inconsciemment dans la mémoire des personnes malades.
Vous pouvez également lui proposer de découvrir des musiques nouvelles. La maladie d’Alzheimer n’empêche pas les malades d’aimer de nouvelles choses. Faire écouter à votre proche les chansons que vous écoutez à la radio lui permet de rester vivant au sein de la société, de vous connaître et vous comprendre.
Vous pouvez jouer d’un instrument pour votre proche, ou lui donner accès à un instrument simple de type percussion. Il pourra ainsi suivre le rythme d’une musique instrumentale, et cela stimulera des parties du cerveau plus difficiles à stimuler au quotidien.
Continuer les activités d’extérieur, malgré les troubles liés à l’âge.
Beaucoup de personnes âgées ont un goût prononcé pour les activités d’extérieur. À une époque où les gens étaient mois sur des écrans et où ils n’avaient pas forcément de budget pour pratiquer beaucoup de loisirs, être dehors suffisait.
Nos aînés sont nombreux à aimer jardiner. Ils aiment aussi parfois simplement passer des après-midi entières dans le jardin, à regarder les oiseaux (et à s’endormir sur la chaise, avouons-le).
Être dehors permet de s’aérer le corps, mais aussi l’esprit. L’air frais apporte une agréable sensation de fatigue, liée à la détente.
Comment adapter le jardinage aux troubles de votre proche ?
Pour les personnes ayant des troubles de l’équilibre :
Il existe de nombreuses solutions pour permettre à une personne âgée de jardiner. Si elle ne sait plus se baisser, des jardinières sur pieds sont proposées partout à la vente (ou peuvent être fabriquées facilement). Ma belle grand-mère qui ne pouvait plus jardiner a été ravie quand on lui a offert ce type de jardinière avec des pieds de tomates cerises.
Il est également possible de mettre des pots de fleurs suspendus, d’accrocher des pots sur les rebords de fenêtres… De nombreuses astuces existent pour mettre à hauteur les différentes plantes.
Pour l’arrosage, choisissez un petit arrosoir d’intérieur de 1,5 litre. Il sera beaucoup plus léger et facile à manipuler. Il vaut mieux que la personne face plus d’aller-retour pour le remplir (cela lui fait son activité sportive du jour) et qu’elle ne se blesse pas.
Pour les personnes ayant des troubles cognitifs :
Quand une personne subit un AVC, ou reçoit un diagnostic de démence, sa vie ne doit pas s’arrêter. Et ses loisirs non plus ! Le diagnostic impacte le moral de la personne. La maladie elle-même entraîne régulièrement des troubles dépressifs. Alors il faut vraiment aider la personne à garder goût à la vie, à ce sentir capable de réaliser des choses utiles et agréables.
Votre proche ne sera certainement plus en mesure d’entretenir un potager complet. Mais des astuces peuvent être mises en place !
De jolies pancartes peuvent être réalisées pour que votre proche se souvienne des plantes qui poussent à chaque endroit. Cela peut même être une activité réalisée avec un de ses petits-enfants à qui l’on donnera l’image de la plante à colorier.
Un arrosage automatique peut-être installé pour que les plantes ne manquent jamais d’eau et pour éviter à la personne de porter des outils lourds.
Si votre proche a des troubles cognitifs importants, le jardinage peut devenir une activité que vous pratiquez à deux. Ainsi, vous êtes près de lui pour lui donner des instructions étape par étape. Par exemple, en lui mettant sur la table uniquement de la terre et des pots, et en lui demandant de les remplir. Ensuite seulement, vous apportez les graines. Etc. Une petite zone suffit pour ne pas le fatiguer.
D’autres activités pour favoriser les moments à l’extérieur :
Si votre proche en est capable, je vous recommande de lui proposer des petites promenades régulièrement. Cela stimulera ses capacités de marche et lui permettra de voir autre chose que son domicile.
Si votre proche n’est plus capable de marcher, vous pouvez l’emmener dans un parc. Il y a souvent des bancs dès l’entrée des parcs. Votre proche âgé pourra apprécier d’y passer un moment. Il y a toujours des choses à y voir : les gens qui courent, les enfants, les animaux, les plantes qui poussent, etc.
Si votre proche a un jardin, vous pouvez aménager de petites activités régulières à l’extérieur.
- Installez une mangeoire à oiseaux. Votre proche pourra les observer manger et se baigner, et il pourra aller y mettre des graines et de l’eau régulièrement.
- Proposez-lui un bac à compost, votre proche pourra s’y déplacer chaque jour pour y jeter ses épluchures.
- Installez un banc ou une chaise (lourde et avec accoudoir si votre proche a des troubles de l’équilibre) où votre proche pourra facilement s’installer pour sa sieste de l’après-midi.
Si votre proche n’a pas de jardin, il a peut-être la possibilité d’installer une chaise sur un balcon. Il est également possible de fleurir le balcon ou le rebord de fenêtre (ou la gouttière).
Adapter les jeux de cartes ou jeux de société :
Les jeux permettent à la personne de s’amuser, mais aussi de stimuler ses fonctions cognitives.
Même s’il perd la mémoire ou a du mal à se concentrer, il y a toujours un jeu qui lui sera adapté. Je vous conseille des jeux dans le guide que vous pouvez recevoir en remplissant le formulaire à la toute fin de cet article.
J’y propose des jeux pour ceux qui ont des problèmes de mémoire ou pour ceux qui ne savent plus lire à cause d’une maladie d’Alzheimer.
Il existe également des jeux de grandes cartes, ou des jeux de société géants pour les personnes âgées qui ne voient plus aussi bien qu’avant. C’est souvent très apprécié par nos aînés !
J’espère vous avoir aidé à préserver les loisirs de votre proche. En effet, sa vie va énormément changer, il a besoin de repères et d’activités agréables. Son quotidien ne peut pas se limiter aux repas et à sa toilette quotidienne (souvent imposée). N’hésitez pas à me proposer d’autres idées à ajouter dans l’article pour aider plus de personnes à garder goût à la vie, et pour les aider à rester stimuler cognitivement et physiquement.
Impossible d’entrer mon no de tél alors, mon entrée ne fonctionne pas. Merci,
En tant qu’aide à domicile, il m’est déjà arrivé d’amener une paire d’aiguilles à tricoter et une pelote de laine chez des vieilles dames. Elles étaient ravies de tricoter ou de me « surveiller » ! J’ai aussi des coloriages (pour adultes !) qui plaisent bien à certaines personnes… Bonne soirée
Merci, c’est grandement apprécié