On ne compte plus le nombre d’études prouvant que l’aidant familial d’une personne atteinte d’Alzheimer ou de démence est une personne qui s’épuise. L’aidant veut bien faire les choses. Il veut que son proche puisse rester à domicile, sans se mettre en danger et en conservant sa dignité.
Il veut également préserver au maximum sa relation avec son proche atteint d’Alzheimer. Seulement, à donner tout son temps pour s’occuper de son proche, l’aidant s’épuise.
Vous êtes nombreux à m’écrire que vous êtes sur le point de craquer. Vous n’avez pas de frères et soeurs, vous utilisez déjà toutes les aides financières de votre proche… Bref, vous ne pouvez pas faire venir une personne de plus pour gagner un peu de temps pour vous.
Pour vous aider à trouver un peu de temps pour vous, je souhaite vous faire découvrir les HRDA (halte répit et détente Alzheimer). Ces lieux destinés aux malades et à leurs aidants ont été créés par la Croix Rouge et ouvrent petit à petit dans chaque région de France.
Un bon moyen de faciliter un peu la vie des 900 000 malades d’Alzheimer et de leurs aidants familiaux !
Je vous invite également à consulter ce dossier complet sur le burn-out de l’aidant, pour s’avoir de quoi il s’agit et surtout, comment l’éviter.
Quel est le principe de fonctionnement des HRDA (halte répit et détente Alzheimer) ?
Les HRDA sont des lieux non médicalisés accueillant les personnes atteintes de démence légère ou modérée durant une ou deux demi-journées chaque semaine.
Pendant ce temps, l’aidant est invité à prendre un peu de temps pour lui ou pour les activités qui ne sont pas évidentes à gérer quand on doit emmener avec soi un proche atteint de démence.
Quel est l’intérêt de l’Halte Répit Détente Alzheimer pour le malade ?
La personne malade a tendance a être de plus en plus isolée à cause de la maladie. Les possibilités de sorties se réduisent. Les amis ont peur ou sont gênés et viennent de moins en moins souvent rendre visite. Ainsi, la personne malade ne voit plus que son aidant familial et ses aidants professionnels.
À l’HRDA, le malade est entouré. Il rencontre des personnes atteintes de la même maladie avec qui il peut échanger et se lier d’amitié, mais aussi des bénévoles qui ont le sourire et qui proposent un moment de détente au groupe. Un bénévole s’occupe d’une personne malade afin de veiller à son intégration dans le groupe et de l’aider au cours de ses activités. Un climat de confiance se crée rapidement entre la personne malade et le bénévole, mais aussi au sein de groupe.
En fonction des HRDA et des bénévoles, différentes activités sont proposées. Si les bénévoles sont formés à l’accompagnement d’une personne âgée atteinte de trouble cognitif, les activités proposées n’ont pas de but thérapeutique. Il s’agit juste pour le malade de passer un bon moment, de découvrir de nouveaux loisirs ou de reprendre des activités qu’il avait progressivement mises de côté par manque de temps ou de moyen.
Durant cette demie-journée, les personnes malades peuvent donc pratiquer des activités manuelles, des jeux de société, du jardinage et de la cuisine. Ils peuvent également choisir de discuter avec le bénévole ou avec le groupe. Dans ce cas, les bénévoles aident la conversation à se lancer, en utilisant des albums photo par exemple.
Par ailleurs, L’HRDA permet de couper le cordon qui relie la personne malade à son aidant familial. Il s’agit parfois d’une première étape avant un déménagement vers une institution type EHPAD, ou même vers une structure d’accueil pour des journées complètes en semaine.
Quel est l’intérêt pour l’aidant familial ?
L’aidant bénéficie d’une demie-journée où il n’a pas à se demander ce que fait son proche malade, et s’il est en sécurité.
La personne malade ne l’appelle pas, ne lui demande pas de sortir avec elle.
L’aidant peut alors faire ce qu’il souhaite : une marche, un rendez-vous médical, une séance de shopping…
C’est aussi l’occasion pour les familles de se rencontrer. Avoir un lien avec d’autres aidants permet de comparer les expériences vécues au quotidien et de s’échanger des astuces. C’est également un bon moyen pour l’aidant d’échanger avec une personne qui n’est pas dans le jugement.
En effet, beaucoup d’aidants ne sont pas à l’aise pour évoquer la maladie avec leurs amis. Ils ont peur d’être jugés, de ne pas être compris quand ils sont fâchés contre leur proche, ou qu’ils sont dans des périodes où ils voudraient tout laisser tomber.
L’aidant a également accès aux bénévoles qui sont également là pour les écouter et les conseiller si besoin. Ainsi, les bénévoles feront de leur mieux pour faire connaître aux aidants les différentes structures et associations qui pourraient être utiles au malade et à l’aidant.
Qui peut participer ? À quel prix ?
Comme il s’agit de structures non médicalisées, les personnes accueillies ne peuvent pas être atteintes d’une maladie d’Alzheimer trop avancée ou avoir besoin d’un traitement médicamenteux. Les Halte Répit Détente Alzheimer sont destinés aux aidants de malades qui vivent encore à domicile. Attention, les HRDA de se substitue pas aux structures de soins ou aux structures d’accueil médicalisés de la personne. Ces structures sont là pour offrir un répit à l’aidant familial et offrir une parenthèse conviviale dans le quotidien d’une personne en début de démence.
L’accueil au sein de l’HRDA est gratuit. Parfois, une petite participation financière de quelques euros seulement est demandée afin de pouvoir proposer un goûter convivial aux personnes accueillies avant le retour de leurs aidants familiaux.
Pour savoir où se trouve l’HRDA le plus proche de chez vous, n’hésitez pas à contacter votre Centre Local Information et de Coordination qui travaille en lien avec toutes les structures et associations locales. Vous pouvez également contacter votre Déléguation Départementale de la Croix Rouge.
Pour finir,
J’espère que vous saurez saisir cette opportunité pour prendre soin de vous et pour offrir à votre proche un moment de sociabilisation bien agréable. Un espace hors du temps où la maladie n’est plus un frein.
Je remercie Michèle, bénévole dans le Val d’Oise, pour avoir relu cet article et m’avoir donné l’idée de vous faire connaître les HRDA.
Un grand merci, je suis stagiaire DEAES dans une UVP, au sein d’un EHPAD en Moselle, et comme je suis à la recherche d’idées d’activités, notamment de jeux, votre blog m’a bien aidé. Un grand merci.
Christel
Merci pour ces infirmations, je vais me renseigner.