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Amélie Wallyn

Culpabilité de l’aidant : comment y faire face pour avancer sereinement ?

Je vous écris régulièrement au sujet du bien-être de l’aidant. En effet, il est effectivement indispensable pour moi qu’un aidant se sente bien pour continuer d’accompagner son proche dans la bienveillance. Pourtant, je reçois beaucoup de messages de mes lecteurs qui expriment un sentiment de culpabilité qui est pesant. Cette culpabilité les empêche de profiter du moment présent, de s’accorder un moment pour eux, ou même de se coucher satisfait de leurs actions lors une journée où ils ont pourtant fait beaucoup de choses pour beaucoup de monde.

Il m’a donc semblé important de faire un tour sur les différentes causes de cette culpabilité et d’essayer de démonter un peu ces mécanismes qui se mettent facilement en place dans le cerveau d’un aidant déjà fatigué et perturbé par la situation. Accompagner un proche en perte d’autonomie est déjà difficile émotionnellement, autant ne pas ajouter une culpabilité qui n’a pas lieu d’être. 

Différentes causes à la culpabilité de l’aidant :

La culpabilité d’être fatigué

Prendre soin d’une personne en perte d’autonomie (atteinte d’une maladie neurodégénérative ou de troubles moteurs sévères) peut devenir un 2e travail après une première journée de travail. Parfois, il s’agit même d’un rôle tenu 24h/24, quand la personne accompagnée a besoin d’un aidant vigilant en permanence.

Alors l’aidant peut se sentir coupable d’être fatigué et déprimé. Pourtant, il n’y a vraiment pas lieu d’être. Ce que vous faites est remarquable. Vous êtes humain et il est normal que vous ressentiez parfois le besoin de vous reposer. Et que parfois, la situation devient tellement pesante que vous espériez juste que tout s’arrête. 

La culpabilité de ne pas être « un bon aidant »

culpabilité de ne pas être un bon aidantBeaucoup se sentent coupables parce qu’ils ont des attentes démesurées envers eux-mêmes et une mauvaise vision de ce qu’est un « bon aidant ». Avant d’être aidant, il est facile de se dire que si la situation se présentait, on ferait les choses de telle ou telle façon. Souvent, il ne s’agit que d’un fantasme. La vie d’aidant n’est pas du tout celle qu’on se l’imagine. Néanmoins, l’aidant familial a une certaine pression sur les épaules à cause de l’image qu’il a de ce qu’est un « bon aidant ». La société aussi parfois est oppressante et l’aidant a peur du jugement des autres quand il est trop fatigué pour rendre une énième visite à son proche, ou quand il s’énerve en parlant de lui.

N’oubliez pas que vous n’êtes qu’un être humain, et qu’être parfois en colère, agacé ou fatigué est une réaction naturelle. 

En fait, il y a une représentation de l’aidant parfait comme il y a une représentation de la mère parfaite. Celle qui fait le ménage avec le sourire quand son enfant est rentré avec ses chaussures pleines de boue, tout en jetant un oeil sur ses devoirs et en préparant un goûter fait maison. Sans jamais jamais jamais s’énerver. Ni céder à la tentation des écrans et console, aux repas industriels, voire même… à une solution de garde après l’école. 

Cette mère n’existe pas (ou si peu) tout comme l’aidant parfait imaginé par la société. Vous savez, cet aidant qui peut travailler la journée, puis passer chaque soir chez son proche pour voir si tout va bien. Celui qui peut gérer les courses de sa famille et de son proche, conduire enfants et parent à leurs rendez-vous respectifs, faire le ménage de deux logements avec le sourire (parce qu’un bon aidant n’a absolument pas besoin de se faire aider par des personnes dont c’est le métier), accepter avec calme les moments où l’aidé se montre agressif ou ingrat… et tout cela sans jamais craquer ni se lasser. 

Cessez de vous mettre la pression pour être l’aidant parfait… il n’existe pas ! Et quoi que vous fassiez, vous trouverez toujours quelque chose de plus que vous auriez pu faire. 

Le fait que vous vous sentiez coupable de ne pas faire mieux prouve au contraire que vous êtes un bon aidant. Vous êtes un aidant qui se soucie de son parent malade et qui voudrait le mieux pour lui. C’est ça qui compte, et non pas le nombre de mauvaises nuits que vous pouvez supporter pour être à ses côtés lors de ses déambulations nocturnes. 

La culpabilité de s’être énervé.

On parle beaucoup de l’accompagnement dans la bienveillance et dans le calme pour ne pas perturber plus encore la personne atteinte de troubles cognitifs ou manquer de respects à une personne en perte d’autonomie. 

Pourtant, ce n’est pas toujours possible de garder son calme. 

Encore une fois, je vais prendre une comparaison en lien avec la parentalité. On sait tous qu’il ne sert à rien de hurler sur un enfant en bas âge qui ne comprend pas notre colère. Pourtant, s’il traverse la route sans regarder et qu’il évite de peu un danger, il est fort probable que la peur intense que l’on a ressentie nous fasse crier sur cet enfant. 

Avec la personne en perte d’autonomie, on peut se retrouver à crier par peur, mais aussi à cause de l’épuisement. Quand on est fatigué, nos émotions sont à vifs. Et il faut avouer que l’aidant est régulièrement fatigué et stressé (et pourtant, son sommeil est souvent de mauvaise qualité). Alors s’il nous crie dessus ou s’il nous pose la question pour la cinquantième fois de la journée… on peut avoir une parole malheureuse. 

Alors, ne vous en voulez pas si vous avez crié sur votre proche, ça arrive à tout le monde. Par contre, si vous réalisez que cela se produit souvent, c’est peut-être qu’il est temps de prendre un peu de recul. Vous souffrez très probablement du burn out de l’aidant, qui peut se révèler dangereux pour vous comme pour votre proche. Envisager une solution de répit de l’aidant, pour avoir le temps de prendre soin de vous avant de retourner vous occuper de votre proche. Ce temps de répit vous permettra également de faire le point sur ce qui a mené à cette situation et de modifier certaines choses. Par exemple, il sera peut-être temps de mettre en place une nouvelle aide (comme les repas livrés), de modifier votre organisation ou de trouver une solution à vos troubles du sommeils

La culpabilité de la promesse non tenue :

Parfois, avec nos proches, on évoque la maladie avant qu’elle ne soit présente. Et nous faisons alors des promesses sur ce que nous ferions s’ils venaient à tomber malade et à perdre en autonomie. 

Par exemple : « Je ne te mettrai jamais en EHPAD ».

Toutefois, ces promesses sont faites avant de connaître tous les enjeux, tels que votre propre situation médicale, familiale et professionnelle ou même les besoins spécifiques de la personne malade. Au moment de la promesse, vous ne disposiez pas de toutes les informations sur la manière dont cela vous affecterait tous les deux.

Alors oui, il est possible que vous reveniez sur les paroles que vous teniez autrefois. Et vous vous sentez coupable de cela. 

Pourtant, si vous en discutiez avec votre proche, il est possible que lui-même vous avoue qu’il ne se rendait pas compte à l’époque à quel point cela pourrait être difficile pour vous. Et s’il est dans le déni de ses troubles et de toute l’aide que vous lui apportez, vous avez certainement une personne dans votre entourage qui sera capable de vous dire que la charge de travail et la charge émotionnelle sont devenues trop importantes pour tenir la promesse que vous aviez faite. À l’impossible, nul n’est tenu. Et votre proche, s’il a encore ses capacités de jugement et s’il vaut la peine que vous fassiez tous ses efforts, n’aurait certainement pas voulu que vous vous usiez la santé pour tenir une promesse aussi lourde de conséquences.

Si une décision aussi importante doit être prise, n’hésitez pas à vous appuyer sur les autres membres de votre famille. Vous réaliserez alors qu’il s’agit de la seule solution. Et qu’il s’agit d’une décision basée sur la réflexion de plusieurs personnes et non sur votre seule émotion.

La culpabilité d’avoir honte de son proche 

honte d'un malade alzheimerParfois votre proche aura des réactions que l’on qualifie souvent « d’anormales ». Cela peut se traduire par une agressivité en public, par des gestes obscènes ou une nudité inappropriée, par une façon de manger écoeurante, etc. Et c’est normal si vous vous sentez mal à l’aise face à ces attitudes, vous n’êtes pas habitué.e à cela. Votre pudeur peut être atteinte. Ou alors vous avez peur du jugement sur votre proche, sur vous. Et il est vrai que parfois les gens jugent sans savoir. 
Ce n’est rien. Vous n’êtes pas le premier aidant à ressentir cela. Cela ne signifie pas que vous n’aimez pas votre proche comme il faut. 

Après tout, il n’y a pas besoin d’avoir un proche atteint de troubles cognitifs pour ressentir cela. Combien d’adolescents n’ont pas déjà eu honte d’un parent ? 

C’est un mauvais moment à passer, c’est tout. Éloignez votre proche de la situation perturbante avec autant de calme que possible. Et si ses comportements vous perturbent régulièrement, modifiez vos habitudes avec votre proche. Vous pouvez très bien lui proposer des sorties dans des lieux peu fréquentés ou à des horaires différents. 

La culpabilité, un cercle vicieux. 

Cette culpabilité ne va pas uniquement vous impacter vous. 

Elle va vous transformer et vous rendre désagréable aux yeux de votre aidant, mais aussi de votre famille. Et votre époux.se, vos enfants, peuvent en souffrir. 

Mais aussi, cette culpabilité peut vous pousser à faire des choses que vous n’êtes plus en mesure de faire. Vous allez prendre des risques inutiles auprès de votre proche, ou devenir maltraitant. 

Voici un schéma pour illustrer de façon simplifiée ce cercle vicieux. Il ne représente pas toutes les conséquences qu’il peut y avoir, mais il est très parlant. 

épuisement de l'aidant conséquences

Comment se débarrasser de ce sentiment de culpabilité ?

Je ne vais pas vous mentir, cela ne va pas être simple. Tout simplement parce que cela fait partie intégrante de certaines personnalités de se juger sévèrement. Et si vous vous sentez coupable aujourd’hui, il y a de fortes chances pour que vous vous soyez déjà reproché de nombreuses choses dans votre vie, avant même de devenir aidant familial. 

Mais faire un travail sur vous-même pour vous débarrasser de ce sentiment de culpabilité peut réellement vous faire du bien. Vous avez assez de poids sur les épaules pour ne pas ajouter celui de la culpabilité. 

Sans culpabilité, vous profiterez de chaque petite chose agréable que vous ferez pour votre proche. Vous vous coucherez le soir avec la sensation d’un bon travail accompli. Vous oserez vous accorder un peu plus de temps pour dormir ou faire des activités qui vous plaisent. Vous serez capable de dire non à un proche ou des frères et soeurs qui vous en demandent trop. 

Pour vous y aider, je vais lister quelques raisons pour lesquelles vous n’avez pas à vous sentir coupable. 

  • Vous ne pouvez prendre soin de quelqu’un que si vous êtes en bonne santé physique. Alors si vous vous sentez à bout à cause d’un manque de sommeil, ne vous sentez pas coupable de reporter une visite pour pouvoir faire une sieste ou une grasse matinée. 
  • Un aidant stressé a plus de risques d’être maltraitant. Alors, n’hésitez pas à faire ce qu’il faut pour décompresser. Cela signifie que vous pouvez vous permettre de partir en week-end, de dormir plus longtemps, de déléguer des tâches qui vous contrarient, etc.
  • Il est très difficile de prendre soin d’une personne en perte d’autonomie. Vous n’avez pas demandé ce travail, et vous faites de votre mieux. Si des choses ne sont pas réussies du premier coup, si vous vous sentez submergé c’est normal. La situation vous est tombée dessus sans que vous ayez été formé.e ou préparé.e à cela. C’est toute une organisation à revoir, des gestes à apprendre et des émotions à gérer. En effet, voir un proche en situation de faiblesse est triste et perturbant. Cela renvoie également à notre propre faiblesse et notre propre mortalité.

Malheureusement, la culpabilité est naturelle et il n’est peut-être pas possible de l’arrêter complètement – néanmoins, vous ne devriez pas vous laisser dévorer par elle.

  • Si vous n’arrivez pas à vous défaire de cette culpabilité, essayez d’imaginer ce que vous attendriez de votre proche si la situation était inversée. Est-ce que vous voudriez qu’il s’afflige ce que vous vous affligez ? Est-ce que vous lui demanderiez de mettre sa vie et sa santé entre parenthèses pour s’occuper de vous ?
  • Il existe de nombreuses aides financières et humaines pour que l’aidant puisse déléguer certaines tâches à des professionnels. Si elles sont si nombreuses et variées, c’est parce que les professionnels savent à quel point le rôle d’aidant est intense. Ils savent aussi qu’un aidant ne peut pas se former à tous les gestes d’accompagnement de la personne et les appliquer sans faillir, chaque jour de leur vie. Renseignez-vous sur les aides qui peuvent être mises en place et osez les imposer à votre proche s’il les refuse. Car si sa santé compte, la votre aussi. Son confort est important, mais le vôtre aussi. Et même s’il aurait préféré que vous réalisiez tous les gestes vous-même, rassurez-vous en vous disant que vous lui auriez certainement fait plus mal  qu’un professionnel qui connaît son métier par coeur. Surtout si vous étiez épuisé.e et donc que vous souffriez de trouble de la concentration. 

conseil aidant épuiséS’il vous plaît, ne pensez pas que vous êtes seule face à la maladie de votre proche. Qu’il s’agisse d’un aidant, d’un frère ou d’un ami, il y a toujours une personne qui pourra vous seconder. Votre vie ne doit pas devenir celle d’un aidant à temps plein. Vos souvenirs de votre proche ne doivent pas devenir le souvenir d’années d’épuisement et de souffrance.

Pendant qu’une personne s’occupera avec expertise ou avec amour de votre proche, vous pourrez vous occuper de vous pour recharger vos batteries. Vous serez alors en pleine forme pour accompagner votre proche avec calme et bienveillance. Et pour lui, il sera plus apaisant de voir arriver un aidant qui a l’air en bonne santé, qui est souriant et qui a plein de choses à raconter. 

Pour finir, je voudrais insister sur le fait que vous n’êtes pas seul à ressentir ce sentiment de culpabilité. Il peut être passager, lié à un moment de fatigue ou de tristesse. Mais s’il vous ronge, alors n’hésitez pas à en parler à quelqu’un. Cela peut être à un psychologue comme à un ami. Il existe également des réunions entre aidants ou des centrales d’appels avec d’anciens aidants bénévoles. Cela peut vous permettre d’exprimer ce que vous ressentez à des personnes qui ont vécu les mêmes difficultés que vous. Parfois pour aller mieux, il suffit de se laisser émouvoir et convaincre par un regard extérieur qui vous voit vraiment, sans faire preuve du jugement négatif que vous exercez sur vous même. 

 

A propos de l'auteur Amélie Wallyn

Ergothérapeute et co-auteur de la méthode MALO, je partage mes conseils et outils pour vous aider à maintenir votre proche à domicile le plus longtemps possible !

Ne partez pas sans nous laisser un petit commentaire :)

  • Bonjour,
    Votre analyse est d’une parfaite pertinence. Pour moi les pistes qui rassurent et trouver à garder le sens de satisfaction de sa propre vie reste introuvable.

  • Je trouve votre texte sur la culpabilité très cohérent avec la réalité. Merci de l’avoir écrit et de le communiquer car la culpabilité est toujours un enjeu crucial dans le rôle d’un proche aidant. Maintenant, je crois qu’une délicatesse pourrait être apporté sur certaines expressions qui minimisent le vécu de ces personnes, comme « ce n’est rien » ou « qui n’a pas lieu d’être ». Je trouve que cela risque d’ajouter de la culpabilité si la personne entend qu’elle ne devrait pas ressentir cela ou qu’elle ne devrait pas s’en faire.

    Cela dit, l’ensemble de vos propos sont bienveillants.
    Merci

  • Ma maman 90 ans vit seule avec troubles cognitifs, on a collier alarme, infirmière matin et soir, aides ménagères midi et soir pour donner les repas en semaine et les week-ends ce sont les enfants à tour de rôle, il y a portage des repas 3 fous problème semaine,une femme de ménage tous les jeudis matin. Bref, le problème c’est que elle sort du frigo les repas le matin elle peut les mettre à chauffer sur plaque induction et aller dans sa chambre et oublié….on a beau lui dire de ne rien faire…en vain…d’attendre les aides…têtue…depuis hier j’ai mis une affichette dans le frigo… » maman s’il te plaît tu ne sors rien du frigo, tu attends l’aide… »etc…on verra..c’est usant…car elle estime qu’elle  » est capable de…. » parfois je craque….

    • La première chose que je peux vous conseiller de mettre en place, c’est de ne plus lui laisser accès à la plaque à induction. Si sa plaque a induction a un système de verrouillage, mettez-le après chaque usage. C’est utilisé pour faire le ménage sur la plaque ou éviter les bêtises des chats et des enfants, mais cela peut aussi être pratique dans votre situation. Souvent les personnes avec des troubles cognitifs ont du mal à comprendre les outils modernes et elle pourrait ne pas comprendre comment déverrouiller la plaque.
      Sinon, il est possible de brancher la plaque sur une prise qui peut être éteinte via un interrupteur qu’elle ne voit pas.
      Cela au moins la protégera du feu.
      Pour ce qui est du fait de sortir le plat du frigo, si l’affiche ne fonctionne pas, il y a peu de risque d’intoxication entre le matin et le midi j’imagine.

  • En ce qui me concerne la culpabilité ne me quitte jamais et je ne pense pas me remettre un jour de cet ouragan qui a tout détruit sur son passage. J’ai 60 ans et mon mari bientôt 64, il est atteint de la maladie d Alzeimer, diagnostiqué il y a trois ans après un long combat puisqu il ne voulait pas consulter et que je n étais entendue par personne. Une fois le diagnostic posé nos enfants m en ont énormément voulu j ai vécu une double peine. Ensuite la maladie a été foudroyante et en juillet dernier épuisée de ne plus dormir mon médecin a décidé de ne plus accepter le maintien à domicile de mon mari qui me mettait en danger. À bout j ai accepté et je me rendais auprès de mon amour tous les jours. Puis le covid est passé par là, les portes de l ehpad ont été fermées aux familles et lorsque j ai revu mon mari deux mois et demi plus tard il était méconnaissable, il a lui même eu le covid alors que nous familles n avions pas accès aux lieux et étions traitées comme des pestiférées, on a osé me dire que mon mari allait bien et mon dieu quel choc en le voyant !!! Depuis il a été transféré en USLD le 8 décembre dernier, il est en perte d autonomie totale, il ne marche plus, ne mange qu en mixé et pas seul, il est incontinent, il a des crises d hallucinations énormes. Alors oui la culpabilité ne me quitte pas et ne me quittera jamais, je n aurais jamais dû accepter le premier placement et je m en voudrais jusqu’à la fin de mes jours.

    • Je suis vraiment désolée pour votre histoire.
      Comme vous le dites, vous n’avez pas choisi cette entrée en EHPAD. Parfois les situations de vie font que l’on a pas le choix. La maladie fait parfois ce qu’elle veut. Et personne ne pouvait prévoir le covid.
      N’hésitez pas à rencontrer des associations d’aidants qui peuvent vous accompagner psychologiquement et vous aider au quotidien par quelques conseils et informations. Ne restez pas seule avec cette peine et cette culpabilité.
      Je vous adresse mes bonnes pensées.
      Amélie

  • Bonjour Madame
    Je suis tombée sur votre site car je cherche désespérément des réponses à des questions qui me taraudent. Comme il me semble que vous avez une assez bonne connaissance des démences, peut-être pourrez vous me répondre et aurez la générosité et la gentillesse de le faire. Ma mère âgée de 87 ans présente depuis quelques années une démence vasculaire. Dois-je attribuer à sa pathologie des traits de personnalité ou dois je considérai que ces traits de personnalité renvoient aux racines d’une personnalité qui a toujours été la sienne et que mets davantage à jour une levée d’inhibition imputable à sa démence ?Que dois-je faire de l’ambivalence de mes sentiments ?
    Merci par avance

  • Bonjour Amélie,
    Merci pour cet article déculpabilisant, qui arrive au moment ou j ‘ai aussi, besoin d’aide, en effet, dans notre cas, il y aura bien eu, un avant et un après COVID.
    Mon aidé a perdu beaucoup physiquement et cognitivement, et je me rends compte qu’une aide va être indispensable si je veux continuer à l’accompagner, ce que je ne pensais pas utile jusque là.
    Désolée de ne pas adhérer à votre méthode Malo qui me semble très bien, mais je la découvre trop tardivement pour être comprise de mon aidé.
    Sincère remerciements pour votre aide.
    Josiane

    • Bonjour,
      Vous avez la bonne démarche de penser à mettre en place des aides. Souvent, l’aidant s’y refuse. Pourtant c’est ce qui lui permettra de garder une relation saine avec son proche, de garder la santé et aussi de permettre à la personne malade de se retrouver avec des personnes qui ont de l’expérience avec les soins et la maladie (même s’il n’en a pas conscience au début).
      La Méthode MALO est conçue pour aider les aidants qui en ressentent le besoin, mais n’est absolument pas une obligation. J’ai bien conscience qu’elle est utile pour certains, mais pas adaptée à d’autres.
      N’hésitez pas à revenir vers moi si besoin était.

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