Lorsque l’on est aidant, chaque tâche du quotidien ajoute une charge sur nos épaules.
Il peut s’agir de tâches effectuées pour la personne malade, comme de tâches effectuées pour nous.
Dans cet article, je voulais aborder le sujet des courses. C’est en effet une tâche qui nous concerne tous. Par ailleurs, de nombreux aidants réalisent également les courses de leur proche âgé. C’est d’ailleurs souvent par cette tâche que les aidants commencent à soutenir leurs parents qui avancent en âge. L’aide aux courses est également une aide fréquente pour les aidants de personnes atteintes de troubles cognitifs.
Alors, autant se pencher sur le sujet et tenter de réduire le temps et l’énergie utilisée à accomplir cette mission.
Les courses, un casse-tête pour certains aidants.
Les courses, ce n’est pas toujours une activité que l’on fait avec plaisir. Parfois, c’est une tâche nécessaire que l’on doit caser entre plusieurs autres obligations. Elle nous prend du temps et nous oblige à jongler dans nos emplois du temps.
- Pour les personnes qui vivent avec un proche atteint de troubles cognitifs : il faut se libérer du temps pour sortir sans son proche s’il n’est plus capable de nous accompagner. S’il a également du mal à rester seul sans se mettre en danger, il est compliqué de trouver une ou deux heures pour aller faire ses courses. Le temps où l’aide de vie est à la maison pour prendre soin de votre proche est alors utilisé pour accomplir la corvée des courses plutôt que pour enfin se reposer.
- On passe du temps à circuler dans les rayons, à attendre en caisse. Alors que l’on a parfois très peu de temps (et tellement peu de temps pour soi !)
- Il faut pousser un chariot parfois assez lourd, mettre les articles sur le tapis, tout remettre dans le chariot, puis tout porter dans le coffre. Cela peut être une contrainte si vous avez mal au dos à force d’aider votre proche à se lever du fauteuil, de vous baisser à sa place, de vous pencher pour faire sa toilette, ou de faire le ménage de vo deux logements.
- Il faut trouver du temps pour faire vos courses dans un créneau horaire défini par les heures d’ouverture du magasin. Si vous travaillez et enchaînez avec une visite chez votre proche pour préparer son repas, il devient vite difficile de vous rendre au magasin à temps pour faire votre plein de courses.
Une solution pour gagner du temps et de l’énergie.
Heureusement, il existe maintenant une solution à cela. Les drive et livraisons des hypermarchés.
- Il est possible de faire ses courses de chez soi, dans la même pièce que son proche. Vous ne vous absentez que le temps du trajet pour aller chercher les courses en drive. Et si vous habitez en ville, il est même possible de ne pas s’absenter du tout grâce aux livraisons. (Certains hyper offrent la livraison chez les personnes âgées).
- Vous n’avez pas à porter vos courses dans le magasin ou dans votre coffre.
- Vous faites vos courses à l’heure que vous souhaitez. Il faut juste être disponible 5 minutes pendant les heures d’ouverture du magasin pour faire votre retrait ou recevoir la livraison.
- Une fois que vous avez compris comment fonctionne le drive, que vous connaissez bien le site du marchand et avez noté vos produits préférés, vous gagnez énormément de temps. C’est un temps que vous pouvez utiliser pour vous reposer, ou pour faire une activité intéressante avec votre proche malade.
Personnellement, j’utilise beaucoup les drives. Je m’organise pour récupérer mes courses en chemin quand je rentre de chez mes parents, par exemple. (J’habite la campagne et je n’ai pas du tout envie de prendre la voiture uniquement pour aller chercher des courses).
Un autre avantage que je trouve au drive, est que j’arrive mieux à économiser. Je ne suis pas tentée par mille produits dans les rayons. Et je trouve qu’il est plus facile de comparer les prix des produits sur mon téléphone que dans un rayon immense où tous les produits ne sont pas toujours bien rassemblés. Les promotions sont également plus faciles à trouver puisqu’elles sont toutes listées au même endroit.
Alors certes, ce n’est pas directement en lien avec le fait d’être aidant. Mais cela a son importance. Surtout si vous avez dû arrêter de travailler pour aider votre proche, ou si celui-ci a toujours peur de dépenser parce qu’il a une très petite retraite.
Finis le lien social, les courses chez les petits commerçants ?
Il est tout à fait possible de compléter vos grosses courses par des achats chez les petits commerçants du quartier.
Cela peut même être une bonne sortie à faire avec votre proche pour qu’il puisse marcher un peu, et sociabiliser avec les marchands. (Je vous propose ici différentes idées pour préserver la vie sociale de votre proche atteint d’Alzheimer)
Néanmoins, lui proposer de vous accompagner dans un grand magasin est probablement impossible. Ces magasins sont bien trop fatigants pour beaucoup de personnes âgées qui ont besoin de s’asseoir régulièrement. Ils sont une source d’angoisse pour les personnes avec des troubles cognitifs, car il y a beaucoup trop de stimulation. La personne est alors exposée à des chutes et crises d’angoisse. Sans compter qu’il vous faut être très concentré pour ne pas perdre votre proche des yeux.
Les petits commerces permettent de faire quelques courses sans avoir à trop marcher. Les espaces sont moins grands et il y a peu de possibilités de se perdre. Le boulanger ou le primeur finissent par vous connaître et par discuter avec vous et votre proche avec le sourire. Et votre proche prend plaisir à choisir un fruit ou un dessert par lui-même, à se sentir capable de faire ses petites courses.
Donc si je vous encourage à faire les gros achats via les drives, je vous encourage aussi à acheter le frais dans les commerces locaux avec votre proche. (S’il est encore capable de se déplacer, bien sûr).
Les Drives et livraisons : une solution pour les courses de la personne malade d’Alzheimer ?
Je vous parle plus haut de livraison chez vous. Mais il est aussi possible de commander les courses de votre proche et de les faire livrer chez lui.
Il faut néanmoins qu’il soit capable de ranger ses propres courses au bon endroit, ou qu’une personne sur place soit en mesure de le faire (son conjoint, par exemple).
Vous pouvez également commander les courses en drive, et demander à une autre personne d’aller les chercher et les déposer chez votre proche. Car s’il est parfois délicat de faire les courses d’une personne que l’on ne connaît pas très bien, il n’y a pas d’intimité en jeu quand il s’agit juste de les transporter sans avoir à choisir ce que la personne va manger.
C’est une aide qui peut vous faire gagner du temps, si vous connaissez quelqu’un qui n’habite pas très loin de votre proche. Comme je le dis souvent, il ne faut pas hésiter à déléguer. Il y a bien assez d’autres choses pour lesquelles vous n’êtes pas remplaçables.
Envie d’essayer ?
N’hésitez pas à tenter l’expérience plusieurs fois. Il faut un peu de temps pour s’y retrouver et savoir où chercher ses produits.
Mais avec le temps, cela va beaucoup plus vite. Vous connaîtrez le site et serez à l’aise avec la fonction de recherche, vous aurez mis des produits en favoris et vous pourrez même repasser la même commande d’une fois sur l’autre, si vous ou votre proche avez des routines alimentaires.
N’hésitez pas à demander de l’aide à une personne qui utilise déjà le drive ou qui est plus à l’aise que vous avec son téléphone. Elle vous installera l’application et vous expliquera comment elle fonctionne.
Apprendre à utiliser le drive, c’est un investissement en temps qui vous fera gagner beaucoup de temps et d’énergie par la suite.
Il est aussi possible que ça ne soit pas pour vous !
Comme toujours, ce qui fonctionne pour l’un ne fonctionnera pas pour tous. Et c’est très bien ainsi, car chacun a ses propres habitudes de vie.
Je vous présente ici les drive parce que cela peut vraiment faciliter la vie de certaines personnes. Mais ce n’est pas pour vous si :
- Vos courses sont un moment que vous appréciez :
– Vous aimez comparer les produits, prendre le temps de les choisir et de regarder les nouveautés.
– Vous aimez être dans un lieu de passage, si vous êtes isolé(e) chez vous avec votre proche pour seule compagnie.
– Cela vous change les idées de naviguer dans les rayons.
– C’est une activité que vous faites en famille, ou avec une autre personne.
Dans ce cas, il n’y a aucune raison d’arrêter !
- Vous êtes anxieux face aux technologies
Si vraiment vous n’êtes pas à l’aise face à votre ordinateur ou votre téléphone, les drives ne sont pas faits pour vous. Cela ne sert à rien de vous enlever une tâche fatigante pour la remplacer par une tâche stressante qui vous prendra peut-être lus de temps.
En effet, il y a une différence entre une légère appréhension face à la nouveauté et une vraie angoisse face aux objets connectés. L’appréhension s’en ira au bout de 2-3 commandes de courses (que vous pourrez faire en compagnie d’une personne plus à l’aise, pour vous rassurer). Mais si vous utilisez le moins possible votre téléphone parce que vous ne comprenez pas comment tout cela fonctionne et que vous êtes angoissé à l’idée de mal faire, autant laisser tomber l’idée du drive. Ou charger une autre personne de les faire pour vous.
Et vous, est-ce que vous avez déjà essayé ?
J’ai adopté cette habitude il y a quelques années. Cela me permet de choisir mes courses moi-même, mais d’envoyer ma moitié les chercher quand je n’ai aucune raison de prendre la voiture ce jour-là ou que j’ai déjà autre chose de prévu. Ça me permettait aussi de faire mes courses quand je rendais visite à ma mamie, mais qu’elle faisait une sieste (et je les récupérais sur le chemin du retour). C’était pratique aussi quand mon fil était petit et qu’il pouvait demander la tétée à n’importe quel moment, ce qui faisait que j’étais bien mieux chez moi qu’à parcourir les rayons des hypermarchés.
Cela me permet aussi d’ajouter les courses dont j’ai besoin dans mon panier au fur et à mesure de la semaine et donc de ne rien oublier. (Car quand je vais au magasin, j’oublie toujours quelque chose… puisque j’oublie ma liste).
Aussi, avec le coronavirus c’était bien plus sécurisant de faire un drive. Surtout quand il s’agissait ensuite d’apporter les courses à ma mamie. Je ne voulais pas que le virus soit sur moi au moment où j’entrais chez elle.
Bref, j’y ai vu de nombreux avantages et cela correspond à mon mode de vie. Même si je continue pourtant à faire quelques petites courses de temps en tempe (en partie pour que mon fils s’habitude aux magasins) et que j’achète certains produits sur les marchés et chez les petits commerçants.