Un trouble du comportement chez une personne atteinte d’une maladie d’Alzheimer est souvent source d’épuisement physique et psychologique pour l’aidant. L’aidant ne comprend pas ce changement de comportement chez la personne qu’il aide au quotidien lorsqu’il y a perte d’autonomie, laissant parfois sa propre vie en suspens pour le faire.
Dans cet article, j’évoquerai les différents troubles du comportement qui peuvent se manifester chez la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, et vous expliquerez brièvement ce qui peut causer ce trouble du comportement. Chaque trouble du comportement fera ensuite l’objet d’un article qui lui sera consacré.
Les troubles du comportement :
Anxiété :
Elle est fréquente en début de maladie, même si elle peut se retrouver également plus tard. En début de maladie, elle peut être liée à la peur de la perte d’autonomie, à l’évolution connue de la maladie d’Alzheimer, et à la conscience de l’incurabilité de cette maladie à l’heure actuelle. Par la suite, l’anxiété peut provenir d’une peur d’être « abandonné » par ses proches, d’être « placé » en institution.
Cette anxiété peut s’exprimer de diverses manières : difficultés à dormir, irritabilité, dispute avec l’entourage, refus de faire certaines activités qui ne lui posait aucun problème auparavant (faire ses comptes, se rendre au magasin, pratiquer une activité de loisir … )
Apathie :
C’est une absence d’envie de faire des choses, un manque de motivation qui peut se répercuter sur les actions du quotidien : autant sur les tâches ménagères que sur les activités de plaisir. Et même sur les activités quotidiennes comme se nourrir et se laver. Ce trouble du comportement est souvent en lien avec un état dépressif.
Dépression :
Il y a souvent des comportements dépressifs lors de la maladie, mais ils sont rarement diagnostiqués comme dépression en tant que telle. Ces symptômes dépressifs sont souvent en lien avec la conscience de la perte d’autonomie et avec le deuil des capacités perdues. Parmi les symptômes caractérisant les réactions dépressives on retrouve l’apathie, la réduction de l’activité, les troubles du comportement alimentaire (avec notamment une perte de l’appétit) et la dévalorisation.
Agressivité :
Elle peut être causée par l’anxiété et la dépression. A un stade évolué de la maladie, elle peut également être due à un état de désorientation – ce qui provoque de la peur : en effet, imaginez-vous si d’un coup en ouvrant les yeux vous vous retrouviez dans un endroit inconnu avec des personnes inconnues… – ou même à une douleur que la personne ne sait exprimer autrement. En fait, l’agressivité a les mêmes causes chez les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer que chez toute autre personne.
L’agressivité chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer est souvent verbale plutôt que physique. Mais il peut arriver quand la personne ne parvient plus à communiquer qu’elle griffe ou donne des coups.
Agitation :
L’agitation est un trouble du comportement qui se retrouve plus fréquemment chez des patients à un stade modéré à avancé de la maladie. Elle peut être notamment en lien avec une angoisse, à un changement du mode de vie ou de l’environnement qui perturbe la personne, ou avec des troubles physiques.
L’agitation se manifeste de différentes manières en fonction des personnes. Certaines vont déambuler (faire de multiples aller-retour le long des couloirs), d’autres vont déplacer sans cesse les objets dans leur domicile (leur cherchant une place définie pour les ranger, place qui changera régulièrement), d’autres vont fuguer. Certaines habitudes antérieures peuvent se refléter dans cette agitation : par exemple, si c’est une personne qui s’occupait des fleurs dans la maison, elle peut ainsi les arroser et les réarranger sans cesse.
Idées délirantes :
Les idées délirantes sont des idées qui ne reflètent pas la réalité. Souvent, il s’agit d’idées de persécution. La personne atteinte de ce trouble du comportement a l’impression que l’on veut lui faire du mal ou la faire entrer en institution contre son gré. Dans ces cas, c’est souvent une peur de la personne, et elle confirme cette peur en interprétant chaque geste ou parole de son proche de façon à confirmer son idée délirante.
Il existe également des idées de vol. En effet, la personne en perte d’autonomie fait intervenir des professionnels à domicile, ce dont elle n’avait pas forcément l’habitude. Parallèlement à cela, du fait de ses troubles de mémoire et de l’orientation, la personne ne retrouve plus certains de ces objets. Ainsi, par déni de la maladie ou parce que la personne n’a plus conscience de sa maladie (parce qu’elle en est à un stade avancé), un raccourci est fait entre incapacité de trouver l’objet et vol de l’objet par les personnes qui viennent chez elle.
Pour en finir sur le trouble du comportement :
Les troubles du comportement varient en fonction des personnes, des stades de la maladie, et des événements survenant dans la vie de la personne. Chaque personne n’aura pas forcément tous les troubles du comportement, et pourra exprimer un trouble du comportement d’une manière différente que celles citées en exemples. Je reviendrai plus précisément sur chaque trouble dans de prochains articles, en vous donnant également des conseils sur la façon de gérer ces troubles du comportement.
Dans tous les cas, vous n’êtes pas seul avec le trouble du comportement de votre proche. Il existe de nombreux professionnels et associations comme France Alzheimer pour vous aider. N’oubliez pas que vous ne rendrez pas moins malade votre proche en vous rendant malade vous-même et que bien vieillir chez soi, c’est un choix !
Faites lui faire un scanner cérébral
Bonjour j’ai la maladie d ´Alzheimer’s je voulais savoir je ne suis plus moi avec mon époux ( câlins bisous ext. ) pourriez vous me dire. Avant très câline merci
Bonjour,
Peut-être que la maladie vous angoisse et donc que vous avez moins l’esprit aux câlins. C’est un diagnostique difficile, angoissant pour l’avenir et où l’on se remet beaucoup en question soi-même. Peut-être avez-vous besoin de vous mettre dans votre bulle le temps de digérer tout cela. Tout le monde réagit différemment.
Ou peut-être que sa réaction ne vous a pas plus, et que vous avez du mal à le verbaliser.
N’hésitez pas à en parler à un professionnel, un accompagnement psychologique peut faire beaucoup de bien pour faire des projets et vivre dans le présent malgré l’inconnue de la maladie.
Bonjour je suis auxiliaire de vie .je suis proche de personnes ayant la maladie d’Alzheimer.,et ma maman en est atteinte, j’ai fait une petite formation sur ce sujet et abordé les troubles de la vision et du champ visuelle rétrécit de moitier (ne perçoivent pas ce qui ce passe du côté droit).Je voudrais plus d’info et de compréhension sur ce trouble que je ne comprends pas trop .Si possible je vous en remercie d’avance.
je voudrais poser une question si je peux avoir une réponse cela m aiderai. ma mère voit un spécialiste tous les ans .elle perd de plus en la mémoire elle se mélange avec les dates dans ses souvenirs je doit toujours me répéter car elle se rappelle pas la réponse que je lui ai donne il y a 2 mn franchement vu que le spécialiste ne dit rien dites moi si oui ou non c est le début de l Alzheimer svp .pour moi c est difficile étant donner que je travail avec des personnes âgées qui eux même ont cette maladie et j e vois ma mère en eux cela m attriste beaucoup mais je dois savoir . merci de me donner une réponse svp
Bonjour,
Je vois que votre situation est difficile, mais je ne peux malheureusement pas vous donner de réponse. Je ne suis pas médecin, et n’ai jamais rencontré votre mère. Pourquoi ne pas poser directement la question au neurologue/médecin gériatre ? Ou à son médecin traitant qui a les comptes rendus du spécialiste. Après, si vous et votre mère n’êtes pas à l’aise avec ce médecin, vous pouvez en changer. Vous êtes amenées à le voir régulièrement, alors autant choisir un spécialiste avec qui le courant passe bien, qui vous explique ce que vous devez savoir et qui vous guide dans ce que vous pouvez faire pour aider votre mère.