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Amélie Wallyn

Statut de l’aidant familial en 2025 : quels droits ? quelles ressources ?

Reconnaissance de l’aidant familial en 2025 : quelle aide pour vous accompagner ?

En 2025, la reconnaissance des aidants familiaux, et en particulier des aidants de proches atteints d’Alzheimer, progresse doucement mais sûrement. Ces millions de personnes jouent un rôle essentiel dans le soutien de leurs proches en perte d’autonomie, souvent au détriment de leur propre santé et bien-être. Si vous êtes aidant familial, cet article vous donne les clés pour faire reconnaître votre rôle et accéder aux aides qui peuvent vous soulager au quotidien.
Même si, on est d’accord, tout progresse lentement. Le système en souffrance rend également difficile l’accès aux soins des personnes atteintes d’Alzheimer et au répit de l’aidant familial. 

L’aidant se retrouve avec un statut compliqué. Il accompagne un proche ayant besoin d’aide, tout en devant continuer sa vie professionnelle et le reste de sa vie familial. Mais quand peut-il se reposer ? 

Qui est considéré comme aidant familial ?

En France, il n’y a pas de définition ou de cadre autour de ce statut d’aidant familial, ce qui fait que beaucoup n’ont pas l’impression d’être concerné. 
Souvent, la personne estime qu’elle n’en fait pas assez. Ou qu’elle ne souffre pas assez pour profiter des aides proposées ou des journées organisées en faveur des aidants.

Vous êtes aidant familial même si vous ne consacrez « que » trois heures par semaine à votre parent âgé. Si votre proche a besoin de vous de façon régulière, vous êtes aidant d’une personne en perte d’autonomie.
Vous êtes aidant familial même si votre proche est en EHPAD. Car qui lui rend visite en EHPAD et cherche des idées pour lui faire passer un bon moment ? Qui apporte des affaires (vêtements, savon, équipement) en fonction de ses besoins ? Qui gère la partie administrative et financière ?

Pourquoi faire reconnaître votre statut d’aidant ?

En France, on estime à plus de 11 millions le nombre d’aidants, mais beaucoup ignorent qu’ils peuvent officialiser leur statut. Reconnaître votre rôle auprès de votre parent âgé est essentiel pour plusieurs raisons :

Accéder à des aides financières ou humaines :

Pour la plupart des aides, l’aidant familial n’a pas besoin d’être identifié ou de se signaler. En effet, les aides sont versés à la personne âgée et non à l’aidant. Ensuite, si elle le souhaite, la personne âgée peut par exemple rémunérer son aidant à travers l’APA ou les CESU. 
Mais certaines assurances ou mutuelles offrent des aides financières ou des avantages aux aidants de personne en situation de dépendance. Des comités d’entreprises peuvent également aider les personnes qui sont déclarées en tant qu’aidante. 

Bénéficier d’une aide financière ou humaine peut soulager votre charge. 
Ces aides peuvent aussi prendre la forme d’un soutien qui vous aidera à tenir psychologiquement et à prendre soin de votre santé. 

Protéger et aménager votre carrière professionnelle

Vous pouvez prétendre à des aménagements de temps de travail ou à des congés spécifiques pour répondre aux besoins de votre proche. Ces congés vous permettent de garder votre poste et d’y revenir quand vous aurez trouvé un relai ou quand la situation changera.

Préserver votre santé

Des dispositifs de répit et des formations peuvent vous aider à accompagner votre proche tout en évitant l’épuisement. Mais ils permettent aussi que vous ne négligiez pas votre corps et votre santé. (Tellement d’aidants mettent de côté pendant un temps leur suivi médical et leurs examens préventifs).

La sensation d’être invisible : un mal silencieux

isolement aidant familial 2025 (1)

Beaucoup d’aidants ressentent une profonde solitude et une impression d’être invisibles, tant au sein de leur entourage qu’à l’échelle sociétale. Ce sentiment peut s’intensifier lorsqu’ils se heurtent à l’indifférence ou au manque de reconnaissance de leurs efforts. Il est fréquent d’entendre : « Je fais tout pour ma mère, mais personne ne voit ce que je traverse ». Cette invisibilité sociale peut entraîner un isolement émotionnel et une fatigue mentale accrue.

Mais je vous rassure, vous n’êtes pas seul ! Et la société a le devoir de vous aider. 

Parfois aussi l’aidant n’ose pas se revendiquer comme tel. Il a la sensation de ne pas en faire assez pour ça. De faire seulement ce que doit faire une fille de maman malade. Sauf que dès que vous faites des choses pour l’autre et que cela prend plusieurs heures à vos semaines, vous êtes aidant. 

Se revendiquer aidant familial et revendiquer ses droits, ce n’est pas se plaindre. Vous en faites beaucoup pour une autre personne. Vous faites aussi beaucoup de choses parce que notre système est en souffrance. Si par une aide financière ou une aide humaine on peut enlever du poids de vos épaules, n’hésitez pas à le demander !

Faire reconnaître votre statut d’aidant d’un proche âgé en perte d’autonomie est aussi une façon de revendiquer votre importance et de rappeler que vous jouez un rôle essentiel dans le maintien à domicile et le bien-être de votre proche. En 2025, des campagnes de sensibilisation et des plateformes dédiées se multiplient pour faire entendre votre voix et vous offrir un espace de reconnaissance.

Les aides financières accessibles aux aidants

La charge financière liée à l’accompagnement d’un proche âgé peut être lourde. En 2025, plusieurs dispositifs permettent d’apporter un soutien :

  • L’Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA) : cette aide vous indemnise pendant les jours de congé pris pour vous occuper d’un proche. Vous pouvez percevoir environ 64 € par jour, dans la limite de 66 jours renouvelables une fois. Sur l’ensemble de votre carrière, vous ne pouvez pas prendre plus d’un an de congé de proche aidant.

  • Les aides des caisses de retraite : plusieurs caisses proposent des prestations spécifiques, comme une aide ménagère pour l’aidant, un accompagnement administratif ou des séjours de répit.

  • Crédit d’impôt pour des aides à domicile: le plafond est augmenté pour les aidants. 
  • Si votre parent dépendant vit chez vous et que cela représente des charges que votre proche ne peut compenser, vous pouvez déduire une somme forfaitaire de vos revenus lors de votre déclaration (en justifiant des ressources insuffisantes de votre proche )

Des aides pour la personne âgée en perte d’autonomie

  • La principale aide pour la personne âgée dépendante est l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) : cette aide peut financer des prestations professionnelles (aides à domicile, garde de nuit). Elle permet également d’équiper la personne âgée de matériel qui aide à son autonomie. Pour en bénéficier, contactez le Conseil départemental.

  • Ma prime Adapt’ vous permet de faire financer une partie des travaux d’adaptation du logement de votre proche âgé (installation de monte-escalier, installation de barre d’appuis, modifiation de l’éclairage, aggrandissement des portes, aménagement de la douche, etc.)

Des droits renforcés au travail

aidant familial salarié 2025

Être aidant et salarié à la fois peut être un véritable défi. Des aménagements sont mis en place pour aider l’aidant à concilier vie professionnelle et vie familiale.

  • Congés prolongés : les aidants peuvent prendre un congé de 66 jours indemnisés. Ce congé peut être renouvelé une fois. Toutefois, il ne peut pas dépasser 1 an de congé sur l’ensemble de la carrière du salarié. Cela permet à l’aidant familial de mieux concilier vie personnelle et obligations familiales. Ce n’est pas un congé payé, mais l’AJPA permet de vous indemniser.

  • Droit à la déconnexion : les entreprises doivent garantir des plages horaires sans sollicitations professionnelles afin de préserver l’équilibre des salariés. Ce n’est pas un droit spécifique à l’aidant mais il est intéressant pour l’aidant de le connaître et de le revendiquer. 

  • Aménagement des horaires : les employeurs sont encouragés à proposer des emplois du temps flexibles ou à permettre des adaptations temporaires pour leurs salariés aidants.

  • Accès au télétravail :  des mesures sont prises pour inciter l’employeur à accepter que l’aidant puisse télétravailler quand cela est possible. Sinon, il doit motiver son refus. 

Les aides professionnelles pour un accompagnement optimal

En tant qu’aidant familial, il est crucial de ne pas tout porter seul. Heureusement, plusieurs structures et dispositifs existent pour vous épauler :

  • Les ESA (Équipes Spécialisées Alzheimer) : composées de professionnels de santé (ergothérapeutes, psychomotriciens), ces équipes interviennent à domicile pour stimuler les fonctions cognitives de votre proche et vous conseiller. Malheureusement, les séances sont limitées à 15 par an.

  • Les accueils de jour : ces structures offrent un environnement sécurisé où votre proche peut participer à des activités adaptées tout en vous permettant de souffler.

  • Les professionnels libéraux : orthophoniste, infirmière, kinésithérapeute, ergothérapeute peuvent intervenir au domicile pour des soins divers. Durant ce temps, l’aidant familial sait que son proche est en sécurité et peut s’autoriser un temps de sieste ou une sortie du domicile sans inquiétude. 
  • Les services d’aide à domicile : en fonction des ressources et de sa perte d’autonomie, l’APA peut financer un certain nombre d’heure d’aide à domicile. Ces aides peuvent faire du ménage, de la cuisine, proposer des sorties ou juste être une oreille attentive qui écoute votre proche et garde un oeil sur sa sécurité quand vous n’êtes pas disponible. 
  • Le baluchonnage : il s’agit d’un service connu au Québec mais qui se développe depuis peu en France. Le Baluchonnage permet à l’aidant d’avoir plusieurs jours de répit pendant que son proche reste au domicile en compagnie d’un intervenant unique et formé. La personne malade ne perd pas ses repères en déménagement temporairement en structure. L’intervenant a déjà été rencontré par l’aidant et la personne aidée. Cet intervenant vit au domicile durant l’absence de l’aidant et fait ce que l’aidant a l’habitude de faire. A la fin, il fait un retour à l’aidant familial sur ce qu’il s’est passé et sur quelques conseils pour faciliter le quotidien de l’aidant et de la personne malade. 

 

  • Les structures d’aide au répit : elles peuvent prendre plusieurs formes. La personne malade peut loger quelques temps dans une structure d’accueil. Il peut s’agir d’un ehpad, d’un village alzheimer, d’un lieu de vacances. Il peut aussi s’agir de lieu de vacances partagés où l’aidant et l’aidé partent ensemble. Souvent, des activités sont proposées à la demie-journée pour la personne dépendante et l’aidant familial peut en profiter pour se reposer ou faire des activités de son côté. Des activités entre aidants sont parfois aussi proposées.
  • Les plateformes d’accompagnement : des associations proposent de nombreuses initiatives locales. Formation, temps de parole entre aidants, activités aidants-aidés supervisées, lieu de partage sans jugement pour aidants et aidés. Les formes sont nombreuses. N’hésitez pas à vous renseignez sur ce qui existe près de chez vous.

La Méthode MALO, pour soutenir l’aidant et la relation proche-aidé.

J’ai initialement conçu la Méthode MALO pour que les personnes malades puissent recevoir une stimulation cognitive même quand le délai d’accès aux soins était important.
Il s’avère que ce sont les aidants qui ont le plus apprécié la Méthode. Elle leur apporte une tranquillité d’esprit. La certitude d’arriver avec une activité qui est adaptée à la personne malade et de passer un bon moment avec elle. Plus besoin de passer des heures à chercher sur internet et à bidouiller des activités.

La sensation aussi de ne plus être seul, puisque l’aidant sait qu’il peut m’appeler pour me poser ses questions ou lire/ ecouter toutes les ressources que je mets à sa disposition.

Au final, la personne atteinte d’Alzheimer est stimulée. L’aidant familial est détendu. Les deux profitent d’un bon moment ensemble qui ressoude les liens familiaux.

En vous appuyant sur ces ressources, vous pouvez alléger votre charge mentale tout en améliorant la qualité de vie de votre proche.

Les démarches à suivre pour faire reconnaître votre statut

Faire reconnaître votre rôle d’aidant familial est une étape clé pour accéder aux aides disponibles. Voici les principales démarches à effectuer :

Déclarez-vous comme aidant : parlez-en à votre médecin traitant pour faire inscrire cette information dans votre Dossier Médical Partagé (DMP) et celui de votre proche. Cela vous permettra d’être contacté facilement en cas de besoin, si votre proche se trouve hospitalisé en urgence mais aussi d’identifier que votre proche se retrouve sans aidant familial s’il vous arrivez quelque chose et que vous ne soyez pas en mesure de communiquer.

Rapprochez-vous de votre mairie ou du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) : ces structures locales peuvent vous orienter vers des aides spécifiques et vous accompagner dans vos démarches administratives.

Informez votre employeur : si vous êtes salarié, engagez le dialogue pour connaître vos droits et envisager des aménagements.

Contactez les associations d’aidants : elles offrent un soutien moral, des conseils pratiques et des informations sur vos droits.

Les évolutions en cours et les perspectives

En 2025, plusieurs projets et réformes sont à l’étude pour mieux soutenir les aidants :

  • Un statut unique d’aidant reconnu au niveau européen : cette initiative vise à harmoniser les droits des aidants dans tous les pays membres, facilitant ainsi leur mobilité et l’accès aux ressources transfrontalières.

  • Une augmentation des crédits alloués aux réseaux de répit : l’objectif est de développer davantage de structures d’accueil temporaire pour les personnes dépendantes.

  • Des formations gratuites et accessibles en ligne : destinées à fournir aux aidants des compétences pratiques en gestion des situations difficiles ou en soins quotidiens.

  • Un meilleur accompagnement psychologique : des consultations gratuites pour les aidants sont expérimentées dans plusieurs régions.

Ces avancées, bien que progressives, illustrent une prise de conscience collective de l’importance de reconnaître et de soutenir les aidants. Beaucoup de travail reste à faire pour accompagner les aidants familiaux et améliorer les conditions de vie des personnes en situation de dépendance.

Témoignage d’un aidant : une voix essentielle

Marie, 52 ans,est aidante familiale de son père atteint d’Alzheimer depuis cinq ans. « Quand j’ai commencé, je ne savais pas que j’étais considérée comme une aidante. Je faisais simplement ce qu’il fallait. Mais au fil du temps, j’ai ressenti le poids de l’épuisement et l’isolement. Grâce à l’AJPA et au soutien d’une association locale que j’ai trouvé grâce à toi, j’ai pu souffler un peu. Faire reconnaître mon rôle m’a permis de mieux m’organiser et de ne plus me sentir invisible. Et j’ai enfin le temps de profiter à nouveau du temps avec papa.»

Son témoignage met en lumière l’importance de l’information et de l’accompagnement pour que chaque aidant puisse trouver sa place et préserver son équilibre.

Conclusion

Prendre conscience de votre statut d’aidant et le faire reconnaître est une étape essentielle pour accéder à des ressources précieuses et mieux vivre votre quotidien. Ne restez pas seul : utilisez les aides financières, les dispositifs professionnels et les droits à votre disposition. Chaque avancée vers une reconnaissance accrue est une victoire, non seulement pour vous, mais aussi pour tous les aidants en France. Ensemble, continuons à faire entendre vos voix et à revendiquer votre importance dans la société.

A propos de l'auteur Amélie Wallyn

Ergothérapeute et co-auteur de la méthode MALO, je partage mes conseils et outils pour vous aider à maintenir votre proche à domicile le plus longtemps possible !

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