Amélie Wallyn

L’escarre : qu’est-ce que c’est ?

escarres

Escarre est un mot dont on entend régulièrement parler, surtout lorsqu’il s’agit d’une conversation autour du thème des personnes âgées. Mais savez-vous réellement ce que c’est ? Une amie m’a demandé récemment de lui expliquer, et je me suis dit que si elle ne le savait pas, peut-être que vous non plus, ou que vous n’en mesurez pas les risques.

Escarre : définition

L’escarre est une plaie douloureuse parfois impressionnante dont souffre 300 000 personnes en France.

Il s’agit d’une dégénérescence de la peau, abîmée par un appui prolongé. C’est pour cela que les escarres concernent particulièrement les personnes en perte d’autonomie qui passent de nombreuses heures au fauteuil ou au lit. En effet, la peau est comprimée entre deux plans durs (le matelas et les os). De ce fait, le risque d’escarre concerne également les personnes dénutries et déshydratées. En effet, dans le cas d’une personne mince, les os sont saillants et sont d’autant plus en contact avec la surface d’appui.

Lors de l’appui, le sang, qui permet à la peau de « respirer », ne circule plus. Mal irriguée, la peau meurt. On dit qu’elle se nécrose. Les parties du corps les plus exposés aux escarres sont les talons, les fesses et le bas du dos qui sont en contact avec le matelas. Mais il peut également y avoir des escarres aux orteils à cause de l’appui des draps ou à chaque autre partie du corps qui resterait en appui prolongé. Ainsi, j’ai déjà rencontré une personne souffrant d’une escarre de l’oreille, car elle restait une grande partie de la journée et de la nuit allongée sur son côté.

Il existe différent niveau d’escarres. Un escarre de premier stade correspond à une peau rouge. Un escarre plus avancé correspond à une plaie ouverte, permettant parfois de voir jusqu’à l’os.

Afin de ménager les plus sensibles d’entre vous, je n’ai pas mis directement de photos d’escarres au sein du blog, mais si vous souhaitez savoir à quoi ressemble une escarre, vous pouvez trouver une photo ici.

Prévention des risques d’escarres

La première chose à faire pour éviter les escarres est de favoriser un maximum les changements de position. Les personnes diabétiques peuvent ne pas sentir la légère douleur qui nous fait inconciemment changer de position lorsque nous sommes longtemps assis ou allongés. Incitez donc votre parent à le faire si vous percevez l’apparition de rougeurs. Dans le cas des personnes très dépendantes, le personnel de l’institution vient effectuer à intervalles réguliers des retournements de la personne.

Pour les personnes à risque d’escarres, des aides techniques peuvent être préconisées. Il s’agit de matelas et coussins adaptés. Il en existe de différentes catégories en fonction du niveau de risque et de la présence ou non d’escarre. Je reviendrai là dessus dans un prochain article. Il existe également d’autres aides spécifiques pour des escarres au niveau des talons ou des orteils.

Et bien sûr, pour éviter les escarres, il faut en éliminer une cause : la dénutrition ! Il sera important à veiller à la bonne alimentation et à la bonne hydratation de la personne. Si besoin, il pourra être prescrit des compléments alimentaires au long terme. Je rappelle en effet que beaucoup de personnes âgées sont à risque de dénutrition.

Traitement des escarres

Les traitements d’escarres sont la plupart du temps réalisés par des infirmier(e)s. Dans ses formes les moins graves, cela peut se faire à domicile. Dans des formes plus évoluées, une hospitalisation est conseillée et le traitement prend plus de temps. D’où l’intérêt d’interpeller rapidement le médecin traitant de votre parent si vous constatez l’apparition d’une escarre (les escarres sont visibles et odorants).

Il s’agit dans un premier temps d’enlever la peau nécrosée, afin de partir sur de bonnes bases pour une cicatrisation. Cela se fait soit par l’application d’un pansement riche en eau, soit mécaniquement par une intervention chirurgical. La méthode utilisée est évaluée en fonction de chaque personne (avancée de l’escarre, autres pathologies, douleur…).

Ensuite, il s’agit de garder la plaie propre. Il ne faut pas que l’escarre s’infecte. Pour cela, des pansements spéciaux sont posés sur l’escarre (des pansements gras, qui favorisent également la cicatrisation). Il est également très important de faire attention à l’hygiène de la personne et de son environnement.

Et bien sûr, on veillera à ce que la peau ne soit pas en appui au niveau de l’escarre, tout en prévenant le risque de formation d’autres escarres.

Et pour finir 

Les escarres touchent de nombreuses personnes. Diagnostiqués rapidement, ils peuvent être rapidement soignés. Sinon, ils peuvent mener au décès. C’est pourquoi je vous recommande de rester vigilant et de ne pas hésiter à contacter le médecin. Une personne âgée est à risque pour de nombreuses pathologies et est plus fragile. Il est donc normal qu’elle consulte régulièrement son médecin traitant.

A propos de l'auteur Amélie Wallyn

Ergothérapeute et co-auteur de la méthode MALO, je partage mes conseils et outils pour vous aider à maintenir votre proche à domicile le plus longtemps possible !

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  • Bonjour
    Je suis surprise d’apprendre que la dénutrition et mauvaise hydratation sont aussi des causes d’escarres.Je croyais que seul le frottement sur la peau en était la cause .C’est important de le savoir ! La prévention est très importante.
    Merci Amélie pour toutes ces précisions

    • Bonjour Béatrice,
      Effectivement, peu de personnes le savent. Pourtant c’est une des clés pour la prévention et la lutte contre les escarres. En effet, il arrive fréquemment que des personnes en perte d’autonomie ne s’alimentent plus assez (dépression, difficulté à se nourrir, perte d’appétit, oubli…).
      A bientôt sur un nouvel article !

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