Une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer sur deux est, ou sera, sujette à l’angoisse ou à la dépression. C’est une bonne raison pour découvrir dans cet article les raisons de cette anxiété, et les bonnes choses à faire en cas de crise d’angoisse chez un proche atteint de la maladie d’Alzheimer. Nous évoquerons dans cet article le cas des personnes en début de maladie.
L’angoisse en début de maladie.
La cause des angoisses en début de maladie.
La personne se rend compte de ses troubles. Avant même le diagnostic, elle réalise qu’elle perd la mémoire. Elle oublie de se rendre à des rendez-vous, fait brûler certains ingrédients d’une recette qui lui est pourtant habituelle, se sent confuse au volant et parfois un peu perdue en ville. Toutes ces choses sont porteuses d’angoisse. La personne se demande ce qui lui arrive et craint sa prochaine « bêtise ». Sans compter qu’un oubli demande deux fois plus de travail et de temps, car il faut bien préparer un autre repas pour remplacer celui qui a brûlé, et téléphoner à nouveau à son médecin pour reprendre un rendez-vous. Et quand on se sent déjà fatigué et débordé, ces contrariétés nous semblent plus importantes qu’elles ne le sont.
Une fois le diagnostic annoncé, c’est une autre bataille qui commence. La personne se voit en perte d’autonomie. Elle réalise qu’elle ne sait plus faire certains gestes de la vie quotidienne, qu’elle ne peut plus faire certaines choses qui lui tenaient à coeur. De même, elle sait que la maladie va évoluer. Alors la personne s’inquiète pour l’avenir. Elle angoisse. Que va devenir son ou sa conjointe ? Comment les choses vont-elles se passer ? Va-t-elle devoir être placée en institution ? Va-t-elle finir par ne plus reconnaître ses enfants ?
Comment aider une personne angoissée en début de maladie ?
Chacun réagit différemment. Certaines personnes auront besoin de temps à elle, de se renfermer sur elle même. De nombreuses personnes passent par une période où elles mettent en doute le diagnostic du médecin. « Il n’est pas compétent, il n’a pas fait assez d’examen, c’est juste une fatigue ou c’est juste la vieillesse… » Ne répondez pas à ce genre de propos, n’entrez pas dans son jeu. Si une réponse est tout de même nécessaire, répondez vaguement sans confirmer ses propos, mais sans le confronter à la réalité. S’il ne veut pas entendre le diagnostic de la bouche du médecin, votre proche ne sera pas prêt à l’entendre de la votre. Répondez juste que dans tous les cas, ces problèmes de mémoire sont bien gênants, et que s’il y a un moyen de les stabiliser, autant essayer.
D’autres personnes au contraire auront besoin de parler. Parler beaucoup. Avec vous, ou avec des professionnels. Dans ce cas, faites la démarche avec votre proche pour l’aider à trouver l’écoute dont il a besoin. Le CLIC pourra vous orienter en fonction de vos besoins. Certains préféreront une association de malades de la maladie d’Alzheimer, d’autres un suivi par un psychologue. Vous même, vous pouvez faire la démarche de vous faire accompagner. Avoir un proche qui souffre de la maladie d’Alzheimer, ce n’est pas anodin. Des associations d’aidants existent pour parler de ce que vous ressentez, de ce que vous vivez. Vous y trouverez un soutient et des conseils donnés par des personnes qui vivent une situation similaire, ou par des professionnels. Bien évidemment, vous pouvez également choisir de consulter un psychologue qui vous aidera au moment du diagnostic mais aussi après.
Enfin, certaines personnes angoissées se dévaloriseront. Parce que le diagnostic aura été posé, elles n’oseront plus rien faire. Le lendemain du diagnostic, elles estimeront qu’elles ne sont plus capables de faire des choses qu’elles faisaient pourtant très bien la veille. Elles deviendront la cause de leur propre perte d’autonomie. En effet, dans ce genre de situation, elles peuvent ne plus vouloir sortir seule ou ne plus oser recevoir du monde à dîner. Ces personnes là ont besoin d’être rassurées et revalorisées. Vous pouvez vous rapprocher pour cela d’un professionnel, mais vous pouvez également aider votre proche au quotidien. Pour cela, il ne faut pas la brusquer. Ne lui dites pas « C’est absurde, bien sûr que tu sais faire la ratatouille, on en a mangé la semaine dernière ! « . Dites lui plutôt « Je veux bien le faire, mais j’ai besoin de ton aide ». Petit à petit pendant l’activité, passez lui le relais. A la fin, dites lui « Heureusement que tu étais là, sans toi je n’aurai pas su en faire la moitié ! ». Dans tous les cas, même si vous ne réussissez pas à lui passer le relais discrètement, il vaut mieux faire avec la personne que la laisser ne rien faire du tout. Car c’est comme pour tout : à force de ne pas faire, on ne sait plus faire !
Pour finir,
Dans tous les cas, vous et votre proche n’êtes pas seuls. Ne vous isolez pas. Vous avez certainement des membres de la famille avec qui parler, des amis. Et de nombreux professionnels et associations sont là pour vous aider avec cette angoisse et rendre cette période de votre vie un peu moins difficile.
Et vous ?
Avez-vous déjà bénéficié de l’aide de l’un de ces professionnels ou associations ? N’hésitez pas à nous dire lesquels dans les commentaires et à nous dire comment ils vous ont aidé !
merci pour la richesse de l’analyse, compliments et encouragements pour la suite