Quand une personne est atteinte de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie engendrant des troubles cognitifs, il est fréquent que la famille s’organise pour que tout soit fait à sa place.
Même s’il s’agit d’une bonne intention, cela peut avoir de graves conséquences.
- la personne malade a l’impression d’être un fardeau.
- elle a l’impression d’être incompétente et inutile.
- elle a beaucoup moins de sources de stimulation cognitive et physique.
- elle s’ennuie et déprime.
Pourtant, elle pourrait participer aux tâches du quotidien. La maladie rend certaines activités plus difficiles, mais pas irréalisables. Il suffit souvent de découper une activité en plusieurs petites tâches, ou d’avoir une aide uniquement pour une partie de l’activité.
Voici une liste d’idée d’activités que vous pouvez proposer à votre proche malgré la maladie. En fonction de l’évolution des troubles, il pourra en faire un peu plus ou un peu moins. Je vous laisse essayer, dans le sourire et la bienveillance.
Faire du ménage avec des troubles cognitifs :
- Si votre proche est capable de se déplacer en tenant des objets, vous pouvez lui demander de mettre la table. Cela stimulera sa mémoire pour ne rien oublier, mais aussi son orientation spatiale pour retrouver les couverts dans les différents meubles. Si cette tâche est devenue trop compliquée pour lui, vous pouvez préparer tout ce qu’il faut sur le plan de travail et lui demander de vous aider à tout apporter à table.
- Nettoyer la table, une fois que vous l’avez débarassée. Cela permet à votre proche d’avoir confiance en lui en se sentant utile, mais aussi de se déplacer autour de la table et de faire de grands mouvements de bras.
- Rincer la vaisselle ou la laver sous surveillance si nécessaire (par exemple vous pouvez préparer l’eau savonneuse s’il a tendance à oublier cette étape, ou alterner la tâche pour que vous laviez vous-même les éléments fragiles et dangereux). Si votre proche a du mal à porter les éléments lourds ou à rester debout longtemps, il reste probablement tout de même capable de laver son assiette et sa vaisselle du petit-déjeuner. Les plats à gratins peuvent être lavés par une autre personne.
- Faire la lessive : il est tout à fait possible d’adapter chaque étape de cette tâche pour qu’elle soit réalisable par votre proche. Avec une nouvelle organisation et du matériel facile à trouver (et que vous avez peut-être chez vous) il sera capable de trier le linge, le mettre à sécher et aider à le ranger.
(Pour les abonnés à la Méthode MALO : Le guide du Bien Vieillir du livre 11 concerne justement la lessive. Je vous explique en détail sur 4 pages comment transformer la lessive en activité de stimulation cognitive, avec des idées d’aménagement en fonction du stade de la maladie de votre proche).
- Epousseter les meubles après que vous en ayez enlevé le contenu (pour éviter le risque de casse).
- Arroser les plantes : cela lui permettra de circuler dans la maison et lui demandera de se rappeler des plantes qu’il a déjà arrosé ou non.
- Passer le balai ou la balayette dans les petites pièces : pendant qu’un de ses proches ou son aide ménagère nettoie le salon, votre proche peut éventuellement nettoyer le cellier, le WC ou la salle de bain. Cela demande moins d’effort mais il sera mis à contribution. Et si ce n’est pas bien fait… ca n’aura aucune conséquence majeure, il suffira de lui confier une autre pièce la prochaine fois.
Cuisiner avec la maladie d’Alzheimer: quelques adaptations possibles.
Peu importe le stade de sa maladie, il y a des choses que votre proche peut faire en cuisine. Voici une liste d’idées dans laquelle piocher en fonction des capacités de votre proche.
- Réaliser une recette sous surveillance.
- Réaliser une recette dont vous ne lui donnez qu’une étape à la fois.
- Réchauffer un plat préparé, ou le reste d’un repas de la veille.
- Eplucher des légumes.
- Peser des ingrédients.
- Compter le nombre de tasse de farine à mettre dans un gâteau.
- Mélanger une pâte à gâteau, pétrir le pain.
- Préparer un café.
- Moudre du café avec un petit moulin manuel (intéressant au niveau moteur, au niveau des souvenirs du passé et stimulation olfactive).
- Ecraser une purée, une compote
Parfois, la personne ne pourra plus beaucoup participer en cuisine. Pourtant, c’est une bonne chose de cuisiner en sa présence. Cela lui permet de sentir de nombreuses odeurs qui lui rappellent des souvenirs (les légumes, les épices, la viande cuite ou cru, le brulé parfois…). Vous pouvez également lui faire goûter des aliments avant de les cuisiner. Cela peut être un légume comme un batonnet de carote cru, ou tout simplement de « nettoyer » le fond d’un saladier où a été préparé un gâteau.
Comment lui proposer des activités à l’extérieur malgré ses problèmes de mémoire et d’orientation ?
- Demandez-lui d’aller chercher le courrier. Cela lui permet de marcher un peu, de prendre l’air et peut-être de discuter avec un voisin (attention cependant à ne pas proposer cela à une personne qui serait ensuite tentée d’aller chercher le pain… et se perdrait).
- Jardiner : Vous pouvez charger votre proche de cueillir un peu d’herbe aromatique pour le repas dans une jardinière à hauteur. De la même façon, il peut récolter les tomates cerises ou tout autre légume que vous aurez planté dans cette jardinière sur pieds. Retrouvez ici un article dédié à l’activité jardinage.
- Aller mettre les déchets au compost. Pour éviter les erreurs, vous pouvez préparer les déchets compostables dans un récipient ou un petit seau. Attention toutefois, cette activité n’est possible que pour les personnes ne présentant pas de risques de chute et est à éviter lorsque le sol est glissant.
- Repeindre les jardinières ou la boite aux lettres peut lui permettre de se sentir utile, de mettre un peu de couleurs dans le quotidien, de faire une activité avec vous.
- Si votre proche possède un extérieur, n’hésitez pas à lui installer une assise confortable et une petite table. Cela lui permettra de lire dehors ou de prendre son café. Il n’y pensera probablement pas de lui-même, mais cela peut devenir une habitude si vous passez du temps dehors lors de vos visites. Vous pouvez également en parler avec les aides de vie qui proposeront alors à votre proche de prendre le repas dehors.
- Votre proche peut également vous accompagner lors de sorties. Cela peut être pour promener le chien avec vous, pour aller chercher une pâtisserie, ou faire de petites courses. Souvent, les seules fois où les personnes âgées sortent de chez elle, c’est pour se rendre à un rendez-vous médical où on lui fera des examens désagréables ou on lui annoncera de mauvaises nouvelles.
N’hésitez pas à partager avec moi et les autres lecteurs vos habitudes pour intégrer votre proche malade aux tâches ménagères. Toutes ces idées permettront aux aidants de passer du temps avec leur proche malade, tout en le stimulant et en l’aidant à se sentir utile au quotidien.
Mon mari et moi avons adhéré à France Alzheimer de notre région. Il participe à des séances de équithérapie, musicothérapie , sophrologie et toute sorte d’activités que nous faisons ensemble. Cela nous oblige à sortir de chez nous et à rencontrer d’autres personnes comme nous. Cela fait un bien fou. Je le conseille à tous.
Bonjour
J’ai dernièrement fait participer ma mère à préparer ses pilulliers de médicaments pour 4 semaines.
C’est intéressant, elle a pu enlever les médicaments de leur emballage, les mettre dans les cases matin / midi / soir sous ma surveillance, et refermer tous les petits couvercles des boîtes (cela fait compter, bouger les articulations des mains, se rappeler qu’il y a un matin un midi et un soir dans une journée… ).
Elle a pu se sentir utile et ne plus douter s’il manque un médicament puisque c’est elle qui l’a fait .
Voilà mon expérience.
Je prendrais aussi vos suggestions très utiles.
Merci
C est très utiles toutes ces idées mais lorsqu aux troubles cognitifs se rajoute des troubles moteurs et que la personne ne se déplace plus seule, toutes ces activités sont impossible…
Bonjour, les personnes en fauteuil n’arrêtent pas de vivre pour autant. Elles adaptent leur environnement.
C’est donc tout à fait possible d’adapter les activité à votre proche qui ne se déplace plus. Il faut juste lui apporter le matériel sur une table devant lui. Par exemple, il est possible d’éplucher des légumes face à une table ou assis en ayant un petit récipient entre les jambes pour les épluchures. Ou de plier du linge en étant assis et en posant le linge plié sur une tablette ou une chaise placée à côté.
Wahou ! Ça fait plaisir de lire ces lignes qui me parlent, correspondent à mes ressenties, ça résonnent tellement juste. Papa 85 ans vit depuis 5 ans chez moi suite à des chutes répétitives et perte de l élan vital, il ne pouvait plus vivre seul. J ai emménagé la salle à manger pour sa pièce de vie. Au début qu il était là, tout se passait pour le mieux : cuisine, jardin, sorties diverses, repas de famille, départ en vacances, discussions… Depuis un souci de santé ( pose de stents), son caractère a changé, mon attitude aussi à la longue. Des aides ont été mises en place : aides à domicile, infirmieres. A ce jour, difficultés relationnelles devant sa surdité qui m oblige à me répéter, je me sent épuisée donc je ne fais plus de choses avec lui, hormis ceux nécessaires. J ai sollicité la famille, j ai un soutien moral évident mais pour le quotidien, me dit qu’elle n’ en ferait pas autant. Aide soignante actuellement, et Assistante en soin en gérontologie, je connais la personne âgée dans son ensemble mais être un aidant aussi proche remet beaucoup en question, permet de comprendre davantage… Des uns et des autres. Pas facile de vivre en communauté, dans une société individuelle mais pourtant présente. Contente d être tombé sur ce site, qui m a fait du bien. Prenons soin de nous, au mieux.
Bonjour, c’est effectivement très différent d’être aidant sur un plan professionnel ou familial. Les émotions ne sont pas du tout les mêmes. On a plus de mal à mettre les barrières pour se protéger.
Pourquoi ne pas penser à des activités à faire ensemble, mais qui ne nécessite pas de discuter ? Votre père apprécierait certainement de juste vous regarder jardiner, assis tranquillement dehors. De peindre avec vous une nouvelle jardinière en bois, silencieusement. De regarder un film avec vous (il est possible de l’équiper d’un casque pour qu’il entende bien). Les jeux de cartes ne nécessite pas de parler beaucoup non plus.
Est-ce qu’il ne se sent pas seul ? Peut-être que vous pouvez l’emmener au groupe de cartes de la ville, ou à un club de mémoire pour les séniors ou ce genre de choses. Il y a souvent des activités organisées par les centres sociaux pour les personnes âgées. Il faut qu’il soit autonome, mais s’il sait se déplacer un minimum pour se lever de sa chaise et se rendre au WC au sein de ses club, cela est suffisant.
Vous avez raison, je m’occupe de ma mère de 93 ans qui est Alzheimer et comme elle se répète beaucoup, j’avoue que c’est épuisant , j’essaye de la diriger vers un autre sujet, en lui posant des questions aux quelles elle n’arrive pas toujours à me répondre mais ce n’est pas le plus important et ça évite de craquer. J’ai toujours eu une grande et belle complicité avec ma mère, on se comprenait souvent sans devoir se parler et je continue à lui adresser des regards et des sourires de connivence et je sens qu’elle est toujours réceptive à ce genre de chose. Nous faisons des promenades, elle est curieuse de tout ce qu’elle voit et puis nous rentrons pour un petit goûter dont elle raffole et nous faisons des parties de dominos (le seul jeu qu’elle réussit à faire maintenant).
Merci pour tous vos conseils
Des idées excellents !
bravo pour vos très bonnes idées d’occupation des malades d’alzheimer ,vous prèchez une convaincu, mais à la maison l’aidant est très souvent le conjoint qui est à bout à force de reprendre les ratés ,de répéter sans cesse les mêmes choses, de subir sans repos. il faut proposer dès le début de la maladie des journées en Accueil de jour afin de stimuler la personne ,l’occuper. L’aidant prendra une bouffée d’oxygène pendant ces journées et ne supportera que mieux son malade au retour
Bonjour, je suis tout à fait d’accord avec vous. Dès le début, il faut penser à préserver l’aidant en lui proposant des temps libres via des activités en club pour le malade si la maladie est très légère, les accueils de jours, des aidants à la maison ou autre.
Merci Amélie pour vos conseils. Ma mère de 84 ans commence a être désorientée et perdre un peu la mémoire. J’ai trouvé de nombreux conseils dans vos lettres qui me confortent dans ma façon de l’accompagner en ce moment.
Bonjour, je suis ravie de pouvoir vous apporter un peu d’aide. N’hésitez pas à m’écrire si vous avez des questions.
Bonjour!
Un grand merci pour vos précieux conseils très utiles dans mon métier d’auxiliaire de vie.
🙂
Bonjour
Que proposer quand la personne refuse toutes les propositions ?
Quand elle essaie de faire pour faire plaisir, se plaint qu elle a mal partout. Ne veut pas sortir ,elle a toujours froid ,quand on essaie de la stimuler, vous dit .
Pourquoi faire, je suis foutu .
Je me dit après tout pourquoi vouloir le stimuler, pour gagner quoi ?
Voilà si vous pouvez me donner d autres conseils
Est-ce qu’elle vous regarde faire les activités ? Une astuce qui fonctionne souvent est de réaliser vous-même l’activité que vous avez proposé et peut-être que la personne s’y mettra par imitation, pour ne pas rester à rien faire dans son coin. Une autre possibilité est de commencer l’activité sous son regard (la vaisselle par exemple) et de vous absenter en plein milieu pour prendre un appel (et souvent la personne va finir la vaisselle en ne vous voyant pas revenir). Vous pensez que ca conviendrait à votre proche ?
J’ai lu avec beaucoup d’attention vos suggestions pour occuper un proche malade Alzheimer.
Or, ce proche est mon mari qui , en plus de ses problèmes cognitifs, a de grosses difficultés à se déplacer et à conserver son équilibre…
Donc, pas question qu’il mette la table, qu’il prépare la cuisine, qu’il fasse du jardinage, etc…
De plus, il n’a jamais aimé la lecture ni eu le moindre don pour le bricolage ou les loisirs créatifs!
Heureusement qu’il est pris en charge 3 après-midi par semaine par FRANCE ALZHEIMER qui vient le chercher et le ramène, et que les 2 autres après-midi, une auxiliaire de vie et des volontaires du service civique viennent jouer avec lui à des jeux de société!
Beaucoup de choses peuvent se faire assises avec une tablette devant son fauteuil et sa chaise qui se règle à la bonne hauteur. Eplucher des légumes, faire des boulettes, faire des cookies, remplir des pots de terre avec des graines voire même y mettre la terre si le sac de terreau est à hauteur… Vous pouvez vous inspirer des activités réalisées par les personnes en fauteuil roulant.
Après, il a peut-être déjà assez d’activité avec les personnes qui viennent et l’accueil de jour. Il ne faut pas non plus l’épuiser.
Je m’occupe de ma maman, pas tous les jours faciles. Il est vrai que l’occuper lui fait du bien ….mais elle se désintéresse assez en a vite ….. et surtout n’admet pas que je lui conseille ‘comment faire’ , l’idée doit venir d’elle (enfin on fiat comme ci lol)…..par exemple : je débute la vaisselle, puis m’absente et là elle continue …..idem avec le linge à mettre sécher……Tout un programme
C’est une bonne idée que vous avez de commencer les choses et lui laisser l’impression qu’elle les termine parce qu’elle le décide d’elle-même.
Pour le fait qu’elle se lasse vite, c’est assez fréquent. Elle n’a plus beaucoup de concentration et fatigue très vite. Il faut avoir des activité courtes et variées à proposer.
Après cela peut-être des activités qui n’y ressemble pas, comme lui proposer de faire le service du gâteau pendant que vous allez préparer le café. C’est court, et ca ne semble pas une activité imposée.
Bonjour, ma maman ne marche plus. Elle est assise toute la journée. Elle ne peut pas accéder au dehors toutes les pièces principales sont au 1er étage de la maison. Merci pour vos suggestions.
Elle peut faire beaucoup de choses assise si on lui apporte le matériel.
Par exemple, elle peut éplucher les légumes si elle a une tablette devant elle et un seau ou autre pour jeter les épluchures.
Elle peut trier le linge à mettre à laver en placer devant elle des panières de différentes couleurs, et à côté d’elle sur une chaise le tas de linge ale.
De la même façon, elle peut plier le linge propre et le mettre dans une panière posée sur une chaise à côté d’elle.
Si elle a une bonne vue et de bonne préhensions, elle peut faire les petits travaux de couture de la famille (recoudre un bouton, faire un ourlet simple, etc.)
Bonjour Amélie
Merci infiniment pour tous ces conseils que vous nous donnez.
Je lis depuis plusieurs mois toutes vos News, et j’en retire toujours du positif quand le moral est quelquefois un peu en baisse, ça fait du bien.
Je suis aidant pour ma maman qui n’a pas alzheimer mais des troubles de la mémoire, et parfois malgré que je l’adore c’est épuisant.
Merci encore pour tout
Brigitte
Ma belle-mère aime repasser mais… On la fait repasser assise, des taies d’oreillers ou des petites serviettes avec le fer à repasser non branché. Elle est très contente d’aider. Merci pour suggestions
Merci Amélie de vos conseils très utiles, j’ai découvert vos premiers exercices,mais mon époux ne s’y intéresse pas.