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Amélie Wallyn

Comment préserver la vie sociale de mon proche atteint d’Alzheimer ?

ami alzheimerLorsque nos proches sont atteints de la maladie d’Alzheimer, leur capacité à maintenir des relations sociales peut être mise à rude épreuve. Il peut devenir difficile pour eux de se rappeler des noms, des visages et des événements importants. Cependant, rester social est crucial pour plusieurs raisons :

  • Améliorer leur bien-être émotionnel : Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent se sentir isolées et seules. La participation à des activités sociales peut aider à maintenir leur bien-être émotionnel en leur fournissant un environnement stimulant et engageant.
  • Maintenir leurs capacités cognitives : Participer à des conversations, jouer à des jeux et participer à des activités sociales stimulantes peuvent aider à maintenir les fonctions cognitives.
  • Maintenir leur autonomie : Avoir une vie sociale donne du sens aux actes du quotidien et la personne fera plus longtemps l’effort de s’habiller avec goût, de préparer et servir du café, de marcher.
  • Ralentir la progression de la maladie : Il a été démontré que les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer qui sont socialement engagées ont une progression plus lente de la maladie que celles qui sont socialement isolées. Cela est lié aux points précédents : si une personne se sent bien dans sa peau, qu’elle stimule ses fonctions cognitives et qu’elle continue à gérer certaines tâches du quotidien, elle s’entretient et lutte contre l’avancée des symptômes.

Voici cinq astuces pour aider votre proche atteint d’Alzheimer à préserver sa vie sociale : 

  • Différentes façons de proposer des activités de groupe. 

Il existe différentes possibilités en fonction de l’avancée de la maladie. 

Si votre proche est à un stade léger de la maladie, il peut se rendre à des activités dédiées aux séniors dans son quartier. 

Il peut ainsi participer à un club de cartes, un club de gym ou même participer au repas des séniors qui sont organisés par de nombreuses villes une fois par semaine. 

Si votre proche est à un stade plus avancé, il peut se rendre à un accueil de jour dédié aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. 

Vous pouvez également prendre contact avec les associations locales destinées aux aidants et aux malades. Elles organisent parfois des activités pour l’aidant et l’aidé pour favoriser les rencontres et éviter l’isolement. Parfois, aussi, elles proposent aux aidants de réaliser une sortie culturelle, de profiter d’un soin de bien-être ou de suivre une formation pendant que des professionnels proposent aux malades des activités adaptées. 

Enfin, les vacances-répits adaptées aux duos aidants/aidés permettent de rencontrer des personnes de toute la France sur un lieu de vacances. La plupart du temps, des activités sont prévues matin et soir pour les personnes malades pendant que les aidants peuvent profiter des installations du lieu de vacances ou partir découvrir la région. Les repas sont pris en commun, mais chacun a son logement pour profiter d’un temps calme et d’intimité avec son proche.

  • Organiser des visites auprès de votre proche

Il est fréquent que les visites se réduisent quand une personne tombe malade. 

> Les gens se sentent mal à l’aise et ne savent pas comment se comporter face à une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. 

N’hésitez pas à leur donner des informations et conseils. 
La chose la plus importante a savoir (selon moi) et que la plupart des personnes ignorent est qu’il ne faut pas contredire une personne atteinte d’Alzheimer.

Si la personne fait une erreur, se trompe dans un souvenir ou autre, la plupart des personnes voudront la corriger en pensant bien faire. Ce qui peut énormément perturber la personne malade qui n’a pas conscience de la maladie et qui pense très bien se souvenir de l’évènement en question. 

Expliquez-leur qu’ils peuvent changer de sujet s’ils ne savent pas quoi répondre à une demande insolite de votre proche, qu’ils peuvent demander un café ou prétendre devoir aller aux WC. 

Ces astuces facilitent la vie des personnes qui entourent un malade, mais les personnes qui ne sont pas quotidiennement concernées ne les connaissent pas. 

Proposez d’être présent (dans la pièce, ou dans le logement occupé à faire autre chose) si cela peut les rassurer. 

> Ils ne savent pas de quoi ils vont pouvoir parler. 

Vous pouvez leur conseiller les sujets de conversation fétiches de votre proche. 

Vous pouvez également laisser à leur disposition quelques jeux de société que vous avez déjà utilisés avec votre proche et qu’il apprécie. (Trouvez ici une liste de jeux de mémoire adaptés aux personnes atteintes d’Alzheimer, et ici une liste de jeux de langage).

Vous pouvez être présent et animer la conversation. 

> Ils ont peur que votre proche ne les reconnaisse pas. 

C’est une possibilité, et il ne faut pas leur cacher. 

Mais cela ne signifie pas que votre proche ne sera pas heureux de les voir pour autant. 

Vous pouvez être présent au début de la visite pour introduire les invités. Votre proche sera plus détendu en votre présence s’il ne reconnaît pas ses visiteurs. Les voir avec vous lui permettra de se dire qu’il s’agit de personnes de confiance. 

> La maison est en mauvais état et cela est incommodant. 

Bien sûr, ils ne vous le diront pas. Mais s’ils viennent et qu’ils ne savent même pas où s’asseoir, que la table où prendre le café est collante ou que cela sent les excréments, ils auront moins de motivation à revenir.

N’hésitez pas à proposer aux invités de venir juste après le passage de l’aide ménagère. Ou après un moment où vous aurez eu du temps pour faire un peu de ménage et rangement dans la pièce de vie. 

Si votre proche ne veut pas que le ménage soit fait chez lui et qu’il est habitué à venir chez vous, vous pouvez proposer à ses invités de venir chez vous et organiser un moment tous ensemble. Cela peut également se faire dans un café ou au restaurant, si votre proche y a ses habitudes. 

 

  • Aider votre proche à maintenir du lien avec les autres.

Pris par le tourbillon de la vie, on peut vite oublier de passer des appels réguliers à un proche. Mais si on reçoit un petit courrier, un coup de fil ou une photo, on y pense plus facilement. 

Alors, pourquoi ne pas proposer à votre proche d’établir du lien avec les autres ? 

Fabriquez avec lui des cartes de voeux, des cartes pour les fêtes, les anniversaires. Non seulement cela permet à votre proche de reprendre contact avec des amis ou de la famille, mais en plus cela fait travailler ses fonctions cognitives et sa créativité si vous les fabriquez ensemble de A à Z. C’est une activité qui a de nombreux intérêts. Et qui peut être très variée (vous pouvez voir des idées sur internet, il y en a de nouvelles chaque jour !). 

Proposez-lui de prendre des photos et de les envoyer. Vous pouvez soit les imprimer et les joindre à un courrier, soit les envoyer via votre téléphone. Vous lui montrerez la réponse sur votre téléphone ou tablette si votre proche n’est pas équipé de ses propres appareils. 

Si votre proche est capable d’écrire des lettres, mettez le matériel nécessaire sous ses yeux pour qu’il y pense quand il se sentira en forme pour le faire. Vous pourrez ensuite aller le déposer à la Poste (ou finir avec lui de le mettre dans l’enveloppe et de remplir celle-ci).

 

  • Proposer des sorties à l’extérieur peut aussi favoriser la vie sociale de votre proche atteint de troubles cognitifs

La vie sociale, ce n’est pas seulement de rencontrer des amis. 

C’est aussi d’échanger quelques mots à la boulangerie sur la saveur des pâtisseries et sur la météo. 

Poser quelques questions à la maîtresse d’un chien mignon et sociable. 

Offrir quelques compliments à une personne du quartier qui entretient bien son parterre de fleurs. 

N’hésitez donc pas à proposer à votre proche de vous accompagner pour une promenade. Cela est bien sûr à adapter à ses goûts et ses capacités. 

Voici quelques idées de sorties : 

  • Faire un tour du quartier, aller au parc. 
  • Se rendre à la boulangerie, la boucherie, l’épicerie, le fleuriste.
  • Se rendre dans une petite bibliothèque et demander conseil sur des lectures ou participer à un atelier (il y a souvent des expositions, des lectures contées, etc.)
  • Aller dans un café ou un petit restaurant et échanger avec les voisins de table et le personnel.

 

  • Faire appel à la technologie

De superbes choses existent de nos jours pour que les personnes âgées se sentent moins seules. 

Je pense par exemple aux Linote qui sont des tablettes qui permettent entre autres à la famille d’effectuer des appels vidéo avec leur proche malade. Celui-ci n’a rien à faire pour participer à l’appel. Quand la tablette sonne, la personne va naturellement se rapprocher de la source de bruit. La tablette captera sa présence et décrochera automatiquement l’appel. 

Les appels vidéo sont plus vivants et interactifs que les appels vocaux. 

  • La personne voit les expressions du visage, ce qui l’aide beaucoup à comprendre ce que ressent l’interlocuteur (puisque des troubles du langage peuvent rendre la compréhension et la communication difficile). 
  • Elle peut lire en partie sur les lèvres, de façon inconsciente, et donc les personnes qui entendent mal comprendront mieux leur proche. 
  • Il est possible de montrer un bébé qui grandit, un chat qui fait des bêtises, un jardin qui fleurit, un lieu de vacances… et de partager ainsi un pan de sa vie avec son proche qui habite loin ou qui ne peut pas sortir de chez lui. 

Je présente la Linote dans cet article. J’ai établi un partenariat avec cette entreprise que j’aime beaucoup. Ainsi, avec le code AUTONOME2 vous pouvez bénéficier de 2 mois d’essais offerts au lieu d’un seul. Ce qui laisse le temps à votre proche de s’y habituer. 

 

Il y a aussi des outils du type Famileo. Chaque membre de la famille a accès à une plateforme sur laquelle ajouter des photos avec une légende. Et chaque mois, ces photos sont imprimées dans un petit journal qui est envoyé à la personne âgée. Cela lui permet de voir ce que deviennent les membres de sa famille, et cela occupe un peu de son temps en lecture et découvertes.

 

J’espère que toutes ces idées vous aideront à préserver la vie sociale de votre proche atteint d’Alzheimer. Nous vivons en partie grâce aux autres, grâce à des interactions intéressantes qui nous permettent d’apprendre des choses et de se sentir aimé. 

Et si vous êtes dévoué à votre proche en tant qu’aidant, c’est une bonne chose qu’il peut avoir des interactions avec d’autres personnes. Cela lui fait du bien, varie ses centres d’intérêt et ses sujets de conversation et cela vous permet de ne pas devoir assumer à vous seul le besoin de compagnie de votre proche. 

 

A propos de l'auteur Amélie Wallyn

Ergothérapeute et co-auteur de la méthode MALO, je partage mes conseils et outils pour vous aider à maintenir votre proche à domicile le plus longtemps possible !

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