La dénutrition peut avoir des conséquences graves sur la santé, en particulier chez les personnes âgées ou celles en convalescence.
Pourtant, de nombreuses personnes âgées sont sous-alimentées. Elles pensent à tort qu’elles ont besoin de manger moins comme elles ont réduit leur activité physique. C’est pourtant le contraire !
Le corps d’une personne âgée utilise plus de calories pour chaque geste. Le cerveau d’une personne atteinte de troubles cognitifs consomme lui aussi énormément, car chaque réflexion lui demande un très gros effort.
Parfois, la personne n’a pas le moral et n’a plus l’appétit. Parfois, si elle a des troubles cognitifs, elle oublie simplement de manger.
Inciter la personne à manger plus et enrichir ses repas est alors essentiel. Cela permettra à la personne de rester en bonne santé et d’être autonome plus longtemps.
Car la dénutrition rend plus sensible aux infections. Elle fatigue beaucoup la personne. Elle lui donne des difficultés à se déplacer sans essoufflement. Et bien d’autres misères facilement évitables !
Je vous propose donc 10 astuces pour vous aider à préserver la santé de votre proche.
1. Mangez avec votre proche
On mange toujours plus lorsque l’on est accompagné.
Déjà, parce que la personne n’oubliera pas de manger.
Ensuite, parce qu’elle saura que vous voyez la quantité avalée.
Puis parce qu’elle passera un bon moment et qu’elle mangera spontanément, sans trop réfléchir à la quantité de nourriture à avaler.
Et enfin, parce que vous aurez peut-être cuisiné quelque chose qu’elle ne cuisine pas pour elle seule. Ou quelque chose qui a plus de goût que ce qu’elle est actuellement en mesure de faire elle-même (si elle a des troubles cognitifs, du mal à se déplacer, etc.)
Cela peut prendre différentes formes.
Une sortie au restaurant occasionnelle.
Un repas chez vous tous les dimanches.
Un repas pris chez votre proche pendant votre pause déjeuner de temps en temps.
Cela peut même être juste un petit dessert ou un goûter. Juste le fait de grignoter un petit quelque chose en votre compagnie.
Et si vous ne pouvez pas être disponible, il est possible de faire passer une aide de vie pendant l’heure des repas. Elle pourra faire du ménage dans la pièce tout en discutant avec votre proche qui mange la belle assiette qu’elle lui aura préparée. Une bonne idée contre la dénutrition, la déprime et la sensation d’isolement.
2. Fractionnez les Repas
Proposez plusieurs petits repas tout au long de la journée au lieu de trois gros repas.
Face à une grosse assiette, la personne peut se sentir découragée d’avance. Elle se lasse aussi de manger une grosse quantité d’un même aliment.
Vous pouvez proposer un encas en milieu de matinée ainsi qu’un goûter. Encore une fois, ces encas seront proposés en petite quantité. Mais vous veillerez à la qualité nutritive de ceux-ci. Juste du sucre, ce n’est pas intéressant (et mauvais pour plusieurs régimes alimentaires). Mais cela peut-être un peu de fromage pour les protéines, ou bien des noix de cajou (pour le côté protéines végétales, vitamines, magnésium).
3. Optez pour des aliments protéinés
Les protéines sont essentielles pour maintenir la masse musculaire. Un manque de protéine cause une maladie fréquente chez les personnes âgées: la sarcopénie. Cela affaiblit la personne qui commence à avoir du mal à marcher sans être essoufflée, qui a de plus en plus de difficulté à monter des escaliers et qui finit par ne plus savoir se lever du fauteuil.
Vous pouvez intégrer des protéines facilement dans tous les repas et collations.
Quand on parle de protéines, on pense souvent à la viande. Mais difficile de faire manger plus de viande à une personne âgée qui n’a pas faim. Elle se sentira impressionnée face à son assiette et sera vite rassasiée.
Oeuf, lait, fromage : des aliments du quotidien que l’on peut mettre partout !
Vous pouvez jouer avec d’autres sources de protéines animales qui se cachent facilement dans les recettes. Voici quelques idées :
- Mettre de la crème dans les soupes ou des formages de type kiri.
- Ajouter de l’oeuf et du beurre dans la purée.
- Ajouter du fromage dans les pâtes, sur des gratins.
Attention toutefois, les produits de source animale sont gras et donc incompatibles avec certaines pathologies (comme toutes les pathologies cardiaques). De manière générale, il vaut mieux faire attention à sa consommation. L’idée n’est pas d’éviter une dénutrition pour finir avec des troubles cardiovasculaires.
Heureusement, des protéines végétales peuvent aussi être facilement glissées dans l’alimentation.
Les céréales complètes, faciles à trouver et à glisser dans l’assiette.
Les céréales complètes sont des alliées dans de nombreux régimes alimentaires. Elles sont riches en protéines et en fibre. Elles sont également meilleure pour le suivie d’un diabète, car induisent un moins gros pic de glycémie.
Il y a des ta de céréales intéressantes telles que le quinoa, l’avoine, le sarrasin. Mais bien souvent, ce sont des céréales que la personne âgée ne connaît pas. Et si la personne n’est pas curieuse gustativement parlant, elle n’aura pas très envie de manger ces drôles de petites choses dans son assiette.
Dans ce cas, concentrez-vous sur :
- le pain qui peut être complet ou aux graines.
- les pâtes complètes ou semi-complètes,
- le riz complet
Si les pâtes sont cuisinées avec une sauce, il y a peu de chances pour que la personne âgée perçoive une différence franche de goût.
Les autres protéines végétales : elles valent le coup de s’y mettre.
Encore une fois, sauf si votre proche âgé aime goûter de nouvelles choses, vous pourrez avoir des difficultés à lui faire manger du tofu.
(Ce n’est pas le cas de toutes les personnes âgées, ma mamie en mangeait dans mes tartes, car il était cuisiné et « caché » dans la préparation en quelque sorte).
Mais il y a des tas de protéines végétales !
Toutes les légumineuses sont intéressantes. Vous pouvez proposer :
- de la soupe avec des lentilles
- des purées de pois cassés
- du couscous avec des pois chiches
- des toasts avec du houmous (à base de pois chiche en général)
J’aime aussi beaucoup la levure maltée qui est extrêmement riche en protéine. Je l’utilise parfois en remplacement du fromage saupoudrée sur des pâtes ou des gratins.
4. Misez sur les amuse-bouche
La personne peut vite être écoeurée par un gros plat. Par contre, elle mangera plus facilement plusieurs petites assiettes.
Les apéros dînatoires ont beaucoup de succès, tout comme les repas de type buffet où la personne se sert une part de tout. Elle passe d’un aliment à l’autre, à envie de goûter un peu de tout.
N’hésitez donc pas à mettre différentes choses sur la table ou bien à faire des assiettes composées avec de petites quantités de chaque aliment.
5. Variez les assaisonnements
La personne peut se lasser de la nourriture, il faut donc la surprendre avec les assaisonnements.
Certaines personnes auront un palais plus fin et seront très sensibles aux épices, mais d’autres perdent le goût au fil du temps (en lien avec une pathologie, ou avec le port d’un appareil dentaire). Adaptez votre cuisine à ses besoins.
Vous pouvez ajouter un élèment inédit dans chaque assiette. Ou bien donner une forme originale à son repas (en utilisant des moules, en faisant des efforts de présentation, etc.) Amusez-vous, vous devenez d’un coup un grand chef cuisinier qui doit convaincre un client compliqué.
6. Vérifiez les capacités de la personne
Peut-être que votre proche ne mange pas suffisamment parce qu’il n’a plus la force de cuisiner. Ou qu’il n’a pas le courage ou l’énergie de se lever du fauteuil pour aller chercher son repas ou un encas.
Peut-être qu’il a des douleurs lorsqu’il cuisine et a du mal à couper, ou à ouvrir des conserves.
Peut-être aussi qu’il a du mal à mâcher certains aliments (et évite donc le chaud, le froid, le dur… ce qui ne laisse plus grand-chose de varié).
Des solutions existent pour ces différents problèmes. Et cela permettra non seulement d’éviter une dénutrition de votre proche, mais cela lui redonnera aussi le sourire à l’idée de regagner en autonomie.
7. Proposez des repas qui se mangent avec les doigts.
En vieillissant, tenir des couverts peut être difficile. Certains aliments sont durs à couper et si la personne présente de l’arthrose, elle n’a pas la force d’appuyer sur son couteau ou a mal en découpant. Elle abandonne son repas en plein milieu.
Les maladies de type Alzheimer peuvent également entraîner une difficulté à utiliser des couverts.
Si la personne bataille avec ses couverts et est donc lente à manger, la sensation de satiété arrivera alors qu’elle n’aura pas encore beaucoup mangé. Son appétit sera également diminué par le fait que son repas sera devenu froid.
N’hésitez donc pas à faciliter la vie de votre proche.
Même sans avoir de difficultés à utiliser des couverts, la personne âgée peut prendre plaisir à manger de temps en temps avec les doigts. C’est un plaisir régressif, ça change de la routine.
Ma belle grand-mère adore quand je vais chez elle avec une pizza ou des entrées de type ailes de poulet, nuggets, beignets de légumes, etc.
Certains détesteront de se salir les doigts, bien sûr.
Mais dans tous les cas, ça vaut le coup d’essayer (même si vous même vous détestez ça… chacun ses goûts et ici l’important est que votre proche mange).
Les repas qui se mangent avec les doigts peuvent souvent se consommer debout. Cela peut être intéressant pour les personnes qui ont des pathologies qui font qu’elles ne tiennent pas assises très longtemps. Cela peut être lié à des douleurs dans les jambes, des troubles de l’attention, etc. Ces personnes bougent beaucoup et ont donc besoin d’énormément de calories. Mais elles sortent de table avant d’avoir pu manger suffisamment.
8. Vérifiez que la personne pense à prendre ses repas.
S’il y a des troubles cognitifs, l’amincissement peut venir de l’oubli des repas. Des astuces peuvent vous aider à vérifier que les repas sont bien pris.
- Pour de repas préparés, compter le nombre de repas nécessaires et ceux qui restent au frigo.
- Passer déposer deux repas chaque jour.
- Appeler la personne à l’heure des repas pour vérifier qu’elle est bien en train de manger ou lui demander ce qu’elle a mangé.
- Faire venir un service de livraison des repas avec un organisme qui vérifie à chaque passage qu’il n’y a plus rien dans le réfrigérateur.
- Faire passer une aide de vie qui sera présente au moment des repas (pour cuisiner et vérifier que le repas est bien consommé)
9. Parlez-en au médecin
Différentes pathologies peuvent engendrer une perte d’appétit ou une perte de poids. Il est donc intéressant de faire le point avec un médecin afin de vérifier si tout va bien.
Ce ne sont pas forcément des pathologies graves. Il peut par exemple s’agir d’une petite infection virale qui a besoin d’être traitée ou d’une douleur dentaire qu’une personne avec des troubles cognitifs n’arrive pas à exprimer.
Parfois, cela peut nécessiter une consultation psychologique, car il est fréquent que les personnes âgées se sentent déprimées et perdent l’appétit.
Ou bien un bilan chez l’orthophoniste, car la personne ne mange plus par peur de faire une fausse route. Un bilan par un professionnel peut alors lui permettre de savoir si ses doutes sont fondés, et d’avoir des indications précises sur ce qu’elle peut manger ou non.
En plus de vérifier l’état de santé de votre proche, il pourra prescrire des aliments enrichis que vous trouverez en pharmacie. La plupart du temps, il s’agit de boissons à prendre une à deux fois par jour. Cela ne remplace pas une alimentation équilibrée, mais vient en complément pour aider la personne à retrouver plus vite des forces (après une période d’anorexie suite à une grippe, par exemple).
C EST PARFAIT NE CHANGEZ RIEN