Le syndrome de glissement, souvent vu comme un « suicide inconscient », touche principalement les seniors, causant une dégradation rapide de leur santé. Il est vital de reconnaître rapidement ses signes pour agir, car le temps est critique. Sans intervention rapide, ce syndrome peut être fatal dans 80 à 90% des cas peu après son apparition.

Touchant 1 à 4% des plus de 70 ans hospitalisés, déclenché par des stress comme une chute ou le deuil, il se manifeste par une perte d’autonomie et un désintérêt pour les activités quotidiennes. Cet article vise à éclairer sur la détection précoce et les mesures à prendre pour potentiellement sauver la vie d’un proche.

Définition et identification du syndrome de glissement

Qu’est-ce que le syndrome de glissement ?

Le syndrome de glissement est un état de santé affectant principalement les personnes âgées suite à un événement déstabilisant tel qu’une maladie grave, une opération chirurgicale, une chute ou un choc émotionnel, par exemple la perte d’un être cher ou un déménagement. Il se manifeste par une dégradation soudaine et rapide de la condition physique et mentale de l’individu, pouvant mener au décès en l’absence d’une intervention adéquate. Cette pathologie a été décrite pour la première fois en 1956 par le Dr Jean Carrié, et a été plus amplement expliquée par le Dr Delomier comme une phase d’involution totale, marquant un « glissement » vers le décès.

Signes et symptômes alertant

Les symptômes du syndrome de glissement sont variés et doivent être identifiés rapidement. Ils incluent :

• une fatigue extrême,
• une perte d’appétit menant à une anorexie et une perte de poids rapide,
• un manque de soif créant une déshydratation, une désorientation, une baisse des facultés cognitives,
• un isolement pouvant aller jusqu’au mutisme.
• Des changements d’humeur, comme des tendances dépressives, de l’agressivité ou une passivité accrue, sont aussi observés.
• Un refus de s’alimenter, d’ouvrir la bouche ou de déglutir, ainsi qu’une réticence à bouger ou à se lever, sont des indicateurs critiques qui nécessitent une attention immédiate de la part des proches et des soignants.

Il est important de souligner que ces symptômes peuvent être confondus avec ceux d’autres troubles, comme la dépression ou d’autres conditions liées à l’âge, rendant le diagnostic et le traitement plus difficiles.

La fenêtre critique pour la prise en charge

Les premiers signes : le moment crucial pour agir

Face aux premiers signes du syndrome de glissement chez un proche âgé, une intervention immédiate est essentielle. Ces signes, incluant le désintérêt, le refus de mouvement et d’alimentation, la perte d’appétit et la déshydratation, doivent être des alertes pour les aidants et les professionnels de santé. La rapidité avec laquelle on intervient est déterminante, puisque le syndrome de glissement peut rapidement conduire à une issue fatale sans action appropriée.

Il est important de distinguer ces symptômes de ceux de la dépression ou d’autres troubles liés à l’âge et à la dépendance, ce qui peut compliquer leur reconnaissance et leur gestion. Néanmoins, identifier ces signes tôt peut réduire le risque de décès et augmenter les chances de récupération de l’autonomie perdue.

Évaluation de l’urgence : quand chaque minute compte

L’évaluation rapide de l’urgence est primordiale dans la gestion du syndrome de glissement. Chaque minute est précieuse, car l’état de santé peut se détériorer rapidement. Contacter un médecin en urgence dès la manifestation des premiers symptômes est indispensable, évitant ainsi de minimiser la situation comme une simple faiblesse passagère.

L’équipe soignante doit réaliser une évaluation multidisciplinaire rapide pour identifier les causes du syndrome et élaborer des interventions ciblées. La téléassistance peut s’avérer un outil efficace pour surveiller l’état de la personne âgée et agir promptement en cas de dégradation.

Stratégies et interventions efficaces

Réponse immédiate : premiers pas vers la stabilisation

Identifier rapidement le syndrome de glissement est essentiel pour stabiliser rapidement l’état de la personne âgée. La première action consiste à informer l’équipe soignante et à consulter le médecin traitant afin d’évaluer la situation et de planifier la stratégie de prise en charge la plus adaptée.

Une approche pluridisciplinaire, mêlant soins médicaux, soutien psychothérapeutique et réhabilitation physique, est fondamentale pour prévenir une détérioration de la santé. La réhydratation et la renutrition progressives sont essentielles pour lutter contre la déshydratation et la dénutrition, symptômes fréquents de ce syndrome. Ces mesures doivent être supervisées par des professionnels de santé, que ce soit à domicile ou en structure spécialisée comme un EHPAD.

Le soutien psychologique joue un rôle clé en aidant la personne âgée à gérer les aspects émotionnels du syndrome. Des séances de psychothérapie, individuelles ou en groupe, peuvent aider à exprimer les émotions, à renforcer la motivation et à cultiver une perspective positive. Un soutien par les proches est également essentiel.

Prise en charge à long terme pour éviter les récidives

Pour prévenir les récidives et améliorer la qualité de vie sur le long terme, il est essentiel d’adopter des stratégies de prise en charge durable. L’incorporation d’activités physiques adaptées, comme la marche, le yoga ou le vélo, est bénéfique pour revitaliser et stimuler l’appétit, tout en combattant la dénutrition et les troubles psychologiques tels que la dépression et l’anxiété.

Les activités cognitives et sociales, telles que les jeux de mémoire, les puzzles ou les sorties en groupe, sont recommandées pour maintenir l’acuité mentale et lutter contre l’isolement. Ces activités contribuent à préserver l’autonomie et à améliorer le bien-être émotionnel de la personne âgée.

La kinésithérapie est également essentielle pour la récupération physique, visant à améliorer la mobilité, renforcer les muscles et optimiser l’équilibre. Des séances personnalisées de kinésithérapie doivent être intégrées au plan de soins pour prévenir la perte d’autonomie.

Conclusion

Le syndrome de glissement, une condition grave touchant principalement les seniors, se manifeste par un déclin rapide tant physique que psychologique. Identifier rapidement les symptômes tels que la perte d’appétit, la déshydratation et le repli sur soi est essentiel pour une intervention efficace.

La gestion de cette condition nécessite une approche multidisciplinaire, combinant des soins médicaux, des thérapies psychologiques et une réhabilitation physique. Bien que son existence soit sujet à débat, il est impératif de prendre au sérieux ce syndrome. Il pourrait indiquer une perte d’indépendance et signaler le besoin d’une prise en charge institutionnelle.

Il est essentiel d’agir rapidement et de consulter des professionnels de la santé pour préserver la vie et améliorer le bien-être de la personne âgée concernée.