Amélie Wallyn

Pourquoi les malades d’Alzheimer chutent-t-ils plus souvent ?

chute malades d'alzheimer

 

Depuis les résultats d’une étude Américaine en 2011, il est admis que des chutes fréquentes et non expliquées peuvent être le signe d’une maladie d’Alzheimer encore non diagnostiquée. Il est également reconnu que les malades d’Alzheimer ont 2.7 fois plus de risques de chuter que les personnes âgées non atteintes.

Aujourd’hui je vous propose donc de faire un point sur les raisons pour lesquelles les malades d’Alzheimer chutent comme je vous l’avais annoncé dans le précédent article sur les maladies entrainant des chutes chez la personne âgée. Je vous remercie d’ailleurs d’avoir manifesté votre enthousiasme sur ce sujet via le formulaire de contact.

Chutes à répétition, un signe précoce de la maladie d’Alzheimer ? 

Une étude présentée à la Conférence Internationale de l’Association Alzheimer en 2011, indique que les chutes à répétition peuvent être un signe précoce de la maladie d’Alzheimer. En effet, cette étude a montré que les malades d’Alzheimer en début de maladie chutent plus souvent que les personnes âgées sans problème de santé. La conclusion est que toute personne âgée chutant régulièrement sans être atteinte d’une maladie pouvant provoquer des chutes, doit réaliser des imageries afin de déterminer si ces chutes sont un signe précoce d’une maladie d’Alzheimer ou non.

Pourquoi les malades d’Alzheimer tombent-ils plus souvent ?

Aider les malades d'Alzheimer à bien vieillir

La Maladie d’Alzheimer provoque de nombreux troubles, qui peuvent avoir pour conséquence d’augmenter considérablement le risque de chutes.

  • Un trouble de l’attention : la personne ne se concentre pas forcément sur sa marche, sur les obstacles qu’il y a sur son parcourt. Elle peut facilement « ne pas voir la marche » ou se prendre les pieds dans un tapis.
  • Trouble de l’habileté et de la coordination :  cela correspond à un trouble praxique. C’est un trouble cognitif lié à la maladie d’Alzheimer. Un trouble de la coordination peut rendre la marche difficile, puisque cela nécessite de coordonner les jambes entre-elles pour ne pas les avancer en même temps, mais aussi de coordonner les jambes et les bras.
  • Trouble du jugement : la personne peut ne pas avoir conscience de ses troubles, et donc des risques qui sont plus importants pour elle. Ainsi, elle est moins prudente et prend des risques sans s’en rendre compte. Si en plus les troubles de la mémoire sont importants, il se peut qu’elle n’ait pas conscience de son âge et monte sur une chaise pour faire son ménage comme elle le faisait 20 ans auparavant.
  • Perte de poids : beaucoup de personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer sont dénutries. Elles ne cuisinent plus et n’en parle pas par honte, ou oublie tout simplement de manger. Cette dénutrition entraîne une fonte musculaire et une baisse d’énergie. La personne âgée se déplace plus difficilement, et peut tomber par manque de force.
  • Déambulation : les malades d’Alzheimer sont connus pour déambuler, c’est à dire marcher sans but. C’est notamment le cas la nuit pour une bonne partie des malades d’Alzheimer à un stade avancée. Comme ils déambulent, ils sont plus souvent debout que la moyenne et on donc mathématiquement plus de risques de tomber qu’une personne âgée qui reste dans son fauteuil à regarder la télévision l’après-midi, et qui reste au lit la nuit. Par ailleurs, la déambulation entraine une fatigue chez la personne, même si elle n’en a pas conscience. Cette fatigue accentue les troubles de la tension, et la faiblesse musculaire. Les déambulations augmentent donc le risque de chutes des malades d’Alzheimer.

Par ailleurs, cette personnes atteintes d’Alzheimer restent des personnes âgées (même s’il existe des jeunes atteints d’un Alzheimer précoce). Et comme les autres personnes âgées, leur corps vieillit et elles peuvent avoir des maladies liée à l’âge. Elles peuvent donc être atteintes d’une autre maladie augmentant également le risque de chute.

Comment prévenir les chutes des malades d’Alzheimer ?

Bien vieillir chez soi quand on est malade d’Alzheimer, c’est possible durant un temps. Et c’est possible de faire durer cette autonomie plus longtemps avec quelques adaptations et un suivi adapté.

Concernant les chutes, il y a des habitudes qu’il est possible de mettre en place, comme celle d’allumer la lumière lors des déambulations nocturnes. Seulement, ce n’est pas toujours un réflexe chez la personne âgée, et elle n’a parfois pas le temps de chercher l’interrupteur lorsqu’elle doit aller aux WC en urgence. Parce que c’est une réponse que j’entends souvent auprès des personnes âgées chez qui j’interviens, j’ai écrit un article sur les aides-techniques permettant d’éviter les chutes la nuit.

Par ailleurs, 46% des chutes ont lieu dans la salle de bains !  C’est un chiffre impressionnant qu’on ne peut pas ignorer ! Pour vous aider à sécuriser la salle de bains de votre proche, j’ai consacré un article entier à l’aménagement d’une salle de bains pour éviter les chutes. Tous les aménagements ne demandent pas forcément un gros budget ou de faire des travaux. Il y a des petites règles de sécurités à prendre en compte et faciles à mettre en place.

Il y a également des prises en soins qui peuvent être proposé aux malades d’Alzheimer. Un(e) kinésithérapeute peut travailler la marche et l’équilibre de la personne à domicile, et des groupes d’informations sur la prévention des chutes ont été mis en place dans les hôpitaux pour les personnes ayant déjà chuté ou à risque de chutes. Vous pouvez également faire appel à un(e) ergothérapeute pour évaluer les risques de chutes à domicile, et être conseillé sur les aménagements du domicile à mettre en place et sur les petites aides-techniques à vous procurer qui permettront de diminuer le risque de chutes.

A propos de l'auteur Amélie Wallyn

Ergothérapeute et co-auteur de la méthode MALO, je partage mes conseils et outils pour vous aider à maintenir votre proche à domicile le plus longtemps possible !

Ne partez pas sans nous laisser un petit commentaire :)

  • En théorie il y a beaucoup de choses qui aident les malades en France, mais en réalité il n’y a rien. Même pas de neurologue ms et quand on arrive à voir un la personne âgée qui tombe le plus souvent l a vu pour rien. Elle part comme elle est venue, sans diagnostique, sans traitement sans rien et elle continue de tomber et c’est le travail de ceux qui vivent avec elle de s’en occuper sans aucun soutien. Ce pays n’est que bla, bla, les gens sont abandonnés et livrés à eux mêmes. Aucune bienveillance réelle dans le système de santé français juste de l hypocrisie et des paroles en vent..

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