La fracture du col du fémur est une lésion sérieuse, impactant majoritairement les personnes âgées suite à une chute.
Cette fracture a un effet significatif sur la qualité de vie, l'indépendance et la survie des personnes atteintes.
Les études montrent que le taux de mortalité lié à cette fracture oscille entre 15 et 58 % dans l'année suivant l'intervention chirurgicale. Mais quels sont exactement les facteurs de risque, les symptômes à surveiller, les options de traitement et les stratégies de prévention ? De quelle manière peut-on se remettre d'une telle fracture pour retrouver une qualité de vie satisfaisante ?
Dans cet article, nous allons explorer les origines, les répercussions et les traitements associés à cette fracture, fournissant ainsi les réponses à vos questions.
Comprendre la fracture du col du fémur
La nature et les causes de la fracture
La fracture du col du fémur, une blessure à l'extrémité supérieure de l'os de la cuisse, peut survenir au niveau du col — la partie fine connectant la tête du fémur au bassin — ou au trochanter, la zone massive liant le col à la longueur de l'os.
Cette fracture nécessite souvent une opération chirurgicale pour réparer l'os fracturé et récupérer la fonctionnalité de la hanche.
Les causes varient : elles peuvent aller d’un choc violent, tel qu’un accident, à une chute plus banale due à une perte d’équilibre ou un glissement. Chez les séniors, l’ostéoporose, qui fragilise les os en les rendant plus poreux, est la cause principale, affectant principalement les femmes post-ménopausées à cause de la baisse des hormones féminines essentielles à la protection osseuse.
Les populations à risque et les facteurs aggravants
Cette condition touche fréquemment l’adulte âgé. En France, on dénombre annuellement plus de 50 000 nouvelles fractures du col du fémur, 75 % d’entre elles concernant des femmes.
Le vieillissement accroit significativement le risque de cette fracture, en particulier passé 85 ans.
Certains facteurs peuvent élever le risque de fracture, notamment :
- L’ostéoporose, affaiblissant la solidité des os
- Une propension à chuter due à des troubles de l’équilibre, de la vision, de l’audition, de la mémoire ou de la motricité
- Des antécédents de fracture de la hanche, personnels ou dans la famille
- L’isolement social, la perte d’autonomie ou la vie en institution
- Le tabagisme, l’abus d’alcool, une mauvaise nutrition ou l’usage de certains médicaments
Prévenir cette fracture passe par le dépistage et le traitement de l’ostéoporose, la réduction des risques de chutes, le maintien d’une activité physique et d’une alimentation saine, et des consultations médicales régulières.
Conséquences et risques pour l’espérance de vie
Impact immédiat sur la santé et risques de complications
Une fracture du col du fémur nécessite une intervention chirurgicale urgente pour éviter de graves complications, parmi lesquelles :
- La nécrose de la tête du fémur, qui correspond à la mort des cellules osseuses faute de vascularisation.
- Une infection de la hanche ou du site d’intervention pouvant se propager à d’autres parties du corps.
- L’embolie pulmonaire, ou l’obstruction d’une artère pulmonaire par un caillot de sang.
- La pneumonie, qui est l’inflammation des poumons suite à une infection.
- Les escarres, résultant de plaies cutanées dues à la pression ou au frottement.
- La déshydratation, la dénutrition ou l’anémie, qui affaiblissent l’organisme.
Ces complications, pouvant apparaître durant ou après la chirurgie, requièrent une prise en charge adéquate. Elles peuvent affecter significativement la qualité de vie, l’autonomie et la survie des patients.
Statistiques et réalités : quelles conséquences sur l’espérance de vie ?
Une fracture du col du fémur peut impacter l’espérance de vie en augmentant le risque de perte d’autonomie, de dépendance, et d’isolement social. Bien que cette fracture ne mette pas directement en péril la vie du patient, elle accélère sa dégradation sanitaire et augmente le risque de décès.
Le taux de mortalité varie de 15 à 58 % dans l’année suivant l’intervention, avec un pic de mortalité observé au douzième mois post-fracture. Les taux de mortalité sont plus élevés chez les hommes que chez les femmes, et chez les patients ayant reçu une prothèse totale de hanche par rapport à ceux traités par ostéosynthèse.
Je vous explique dans cet article quelles sont les causes de décès après une fracture du col du fémur, et pourquoi ceux-ci arrivent plusieurs mois après la fracture.
Le rôle des comorbidités dans le pronostic
Le pronostic d’une fracture du col du fémur se base sur divers facteurs, tels que l’âge, le type de fracture, le traitement, la rapidité de prise en charge, la qualité de la rééducation et du suivi médical. Toutefois, l’état de santé général du patient avant la fracture est déterminant.
Les comorbidités, ou les maladies associées, influent considérablement sur le risque de complications et de mortalité. Les plus courantes d’entre elles sont :
- Les maladies cardiovasculaires, telles que l’hypertension, l’insuffisance cardiaque, l’infarctus, ou l’AVC.
- Les troubles respiratoires comme l’asthme, la bronchite chronique, ou l’insuffisance respiratoire.
- Les maladies neurologiques, y compris la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la démence, ou l’épilepsie.
- Les troubles métaboliques, comme le diabète, l’obésité, ou l’hypercholestérolémie.
- Les pathologies rénales, incluant l’insuffisance rénale et les calculs rénaux.
- Les affections digestives, telles que l’ulcère, la cirrhose, ou la pancréatite.
- Les maladies infectieuses, comme le VIH, l’hépatite, ou la tuberculose.
- Les maladies rhumatismales, dont l’arthrose, la polyarthrite rhumatoïde, ou la goutte.
- Les troubles psychiatriques, tels que la dépression, l’anxiété, ou la schizophrénie.
La présence de comorbidités peut aggraver la situation du patient, prolonger sa convalescence, réduire son adhérence au traitement et à la rééducation, et augmenter le risque de nouvelles fractures. Ainsi, il est crucial d’évaluer et de traiter efficacement les comorbidités du patient tout en effectuant un suivi régulier.
Soins et prise en charge après une fracture du col du fémur
Les traitements disponibles et leur efficacité
La fracture du col du fémur nécessite souvent une chirurgie. Il y a principalement deux options de traitement :
- L’ostéosynthèse : cette procédure utilise des vis, des clous ou des plaques pour fixer les fragments osseux, favorisant la conservation de l’os naturel du patient. Elle exige une qualité osseuse satisfaisante et un alignement précis des fragments. Cependant, elle peut entraîner un risque de non-consolidation ou de nécrose de la tête fémorale.
- La prothèse de hanche : cette méthode remplace la tête du fémur endommagée par une pièce artificielle, en métal ou en céramique, rétablissant la mobilité de l’articulation. Bien qu’elle permette de retrouver une certaine liberté de mouvement, elle implique une perte osseuse et expose à des risques comme le descellement de la prothèse ou une infection.
Le choix entre ces options dépend de facteurs variés, tels que l’âge du patient, son état général de santé, le type de fracture, la qualité de l’os et ses préférences personnelles. Il est crucial d’engager le traitement rapidement, idéalement dans les 48 heures suivant la fracture, pour minimiser les risques de complications et accélérer la récupération.
Stratégies de réhabilitation et d’accompagnement
Une rééducation et un suivi personnalisés sont essentiels après l’opération pour permettre au patient de regagner son autonomie et améliorer sa qualité de vie. L’accompagnement rééducatif inclut :
- La mobilisation passive et active de la hanche, du genou et de la cheville, pour contrer les raideurs et atrophies musculaires.
- Les exercices de renforcement musculaire, visant à renforcer la jambe opérée pour plus de stabilité et de force.
- Les exercices d’équilibre et de coordination, essentiels pour prévenir les chutes et les fractures ultérieures.
- La rééducation à la marche, avec ou sans soutien (canne, déambulateur), assurant une mobilité sûre au patient.
La rééducation peut être effectuée en milieu hospitalier, en centre spécialisé ou à domicile, en fonction de la situation et des besoins du patient. Elle doit être dirigée par un kinésithérapeute et contrôlée régulièrement par le médecin traitant. L’entourage du patient joue un rôle clé dans le soutien quotidien et la motivation tout au long de sa rééducation. Des aides sociales, telles qu’une assistance à domicile ou une aide ménagère, peuvent être mobilisées si nécessaire.
Prévention des récidives et gestes protecteurs
Prévenir une nouvelle fracture du col du fémur est primordial, en particulier chez les personnes âgées. Les mesures préventives incluent :
- Le traitement de l’ostéoporose par des médicaments et une alimentation riche en calcium et en vitamine D.
- La réduction des risques de chute, grâce à l’aménagement du logement, au choix de chaussures adaptées et à la correction des déficiences visuelles ou auditives.
- La pratique régulière d’une activité physique adaptée pour renforcer les muscles, les os et l’équilibre.
- Les consultations médicales fréquentes pour un suivi de la hanche opérée et des conditions de santé associées.
Face à la gravité de la fracture du col du fémur et de ses conséquences potentielles sur la longévité, l’autonomie et la qualité de vie des patients, sa prévention, un traitement rapide et efficace ainsi qu’une rééducation optimale sont indispensables.
Conclusion
Cet article vous a fourni des informations précieuses sur la fracture du col du fémur, abordant ses causes, ses conséquences, et les différentes approches de traitement. Il est évident maintenant que face à une telle fracture, l’intervention médicale est cruciale non seulement pour la survie mais aussi pour préserver l’autonomie et la qualité de vie. Les stratégies de prévention, de rééducation et de récupération ont également été mises en lumière.
Nous espérons avoir contribué à enrichir vos connaissances sur ce sujet important. En cas de fracture, il est vital de consulter immédiatement un professionnel de santé, de suivre scrupuleusement ses conseils et de profiter d’un soutien personnalisé. Prendre soin de soi et de sa santé osseuse est primordial. Restez vigilants et protégez-vous ainsi que vos proches.